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Une chaussure avec de gros amortisseurs est-elle meilleure pour la course-à-pied?

Une chaussure avec de gros amortisseurs est-elle meilleure pour la course-à-pied?
 
 

Il y a 30 ans ce fut une petite révolution dans le monde de la basket. Le 26 mars 1987, Nike présentait la Air Max qui s'est depuis déclinée sous toutes les formes. Cette chaussure sportive a-t-elle vraiment changé la façon de courir et permis d'éviter de se blesser grâce à un coussin d'air? C'est ce que Mathieu Col et Guillaume Wiels ont tenté de comprendre dans notre RTLinfo 13h.

Il y a 30 ans naissait un mythe, une légende sportive et commerciale: le modèle Air Max de la marque de chaussures Nike. Le coup de génie, c'est cette bulle d'air dans le talon de la chaussure. Une bulle développée quelques années plus tôt par un ingénieur de la Nasa et popularisée à partir de 1987. Depuis, les différentes marques rivalisent de technologie: bulles d'air pour les unes et gel pour les autres. Mais est-ce que cette révolution a vraiment contribué à une meilleure pratique de la course à pied? En d'autres termes, est-ce qu'une chaussure avec de plus gros amortisseurs est une meilleure chaussure?

Jonathan Grignard, podologue du sport, détaille cette révolution dans notre RTLinfo 13h: "Il est clair que cette bulle d'air apparue chez Nike il y a des années, au niveau amorti, au niveau sensation dans le monde du sport, est évidemment excellent. Par contre, on remarque aujourd'hui que cette grosse bulle d'air apporte des défauts mécaniques dans la marche et dans la course de l'être humain. Et en plus de cela, une fois que la bulle d'air est foutue, la chaussure est out", ajoute l'expert.

Cette technologie n'apporte donc pas que des avantages. Elle peut provoquer des blessures par l'instabilité qu'elle entraîne. Cette amortie pousse aussi le coureur a courir différemment.

"Tout simplement parce qu'au plus il y a de l'amortie au niveau du talon, au plus il va y avoir un phénomène de drop donc une différence de dénivelé entre le talon et l'avant-pied, qui va faire que l'être humain va plutôt arriver sur le talon. Alors que lorsque nous avons des patients et qu'on veut les voir courir sur un tapis roulant, ils vont tous y arriver plutôt sur l'avant pied. Donc la bulle d'air a créé un déficit en terme de biomécanique en tous les cas en terme de course-à-pied", nous révèle le podologue.

Mais il en faut pour tous les corps, tous les pieds. Certains réclament toujours plus d'amorti. D'autres préfèrent courir avec des semelles plus stables, voire proches de la course-à-pied nu. Mais là aussi d'autres type de blessures peuvent survenir. Pas de remède miracle donc. Chaque pied nécessite une chaussure adaptée.


 

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