En ce moment
 
 

Tomtom ne se contente plus de fabriquer des GPS: que vaut sa dernière montre connectée, la Spark 3 ?

Tomtom ne se contente plus de fabriquer des GPS: que vaut sa dernière montre connectée, la Spark 3 ?
 
smartwatch, tomtom
 

Le démarrage a connu quelques ratés, mais les bracelets d'activité et autres smartwatches deviennent enfin (et parfois…) dignes d'intérêt. Après le Fitbit Alta HR qui nous a convaincus, place à Tomtom, un acteur qu'on n'attendait pas spécialement sur ce marché, mais qui enrichit sa gamme et son application d'année en année. Nous avons essayé la Spark 3 (129€ - 249€) durant quelques semaines.

La conjoncture n'est pas forcément excellente pour Tomtom, l'entreprise néerlandaise qui a lancé le GPS auprès du grand public au début des années 2000. Beaucoup de choses se sont passées au niveau de l'électronique entre-temps, la plus importante d'elles étant certainement l'avènement du smartphone et de ses applications comme outil informatique du quotidien.

Conséquence concrète: sur n'importe quel smartphone Android, on peut utiliser l'application Google Maps, qui fait office de logiciel de navigation et inclut la prise en compte du trafic pour vous proposer le meilleur itinéraire. On peut même télécharger une zone à l'avance pour ne devoir recourir sans cesse à la 4G. Sans oublier l'application Waze, qui est devenu le compagnon de route de nombreux automobilistes.

Bref, Tomtom a du diversifier ses activités liées au GPS, et a sorti par exemple des modèles dédiés aux golfeurs, d'autres intégrés dans les voitures.

Il a également, depuis quelques années, une gamme de montres sportives, surfant sur le marché très délicat des "bracelets connectés", dont on a parlé récemment avec la Fitbit Alta HR. Ce qui a remis l'entreprise néerlandaise sur le chemin de la croissance.

ecrans
Un écran bien lisible sous le soleil, et qui n'est rétroéclairé qu'à la demande

Un positionnement assez flou

Dès le départ, lors du partenariat avec Nike en 2013, Tomtom a orienté ses bracelets connectés vers le sport. Un choix qui semble logique vu que l'idée était de faire des montres 'GPS' pouvant enregistrer votre parcours ou vous guider vers une destination.

Mais le marché a vite été très concurrencé, notamment par son vieux concurrent Garmin, qui a conquis "son" marché américain. Tomtom essaie donc de se faire une place, d'autant plus que d'autres acteurs, tout neufs ceux-là, se sont mêlés à la bataille. On pense à nouveau à Fitbit, mais il y a également Apple et Samsung, pour ne citer qu'eux, qui ont lancé des montres connectées misant également sur les fonctionnalités sportives.

Tomtom a étendu récemment son portfolio, désormais scindé entre "bracelets d'activité" et "montres de fitness". Son dernier 'Touch', par exemple, fait partie de la première catégorie, et se concentre davantage sur le suivi d'activité et de rythme cardiaque. Pas de GPS. Toujours étonnant pour un produit Tomtom, mais ça permet de limiter l'encombrement du bracelet, de le rendre plus discret – même si on reste loin du Fitbit Alta HR à ce niveau…
 

La Spark 3, une montre sportive avant tout

Tomtom continue cependant à faire ce qu'il semble préférer: des grosses montres équipées d'un GPS, destinées surtout aux sportifs. A côté de la titanesque Adventurer (pour ceux qui font des courses à pieds en pleine montagne ou du ski, avec un altimètre, baromètre, boussole et détection des… remontées mécaniques), il y a une gamme plus intermédiaire, la Spark 3, que nous avons testée durant quelques semaines.

La Spark 3 se décline en plusieurs modèles, avec ou sans mémoire interne pour mettre de la musique, avec ou sans cardiofréquencemètre, avec ou sans casque sans-fil Tomtom. Nous avons essayé la 'full options'.

Allons droit au but, le look de la Spark 3, assez encombrante à cause de son gros 'pavé' carré intégrant 4 boutons de navigation (elle n'est pas tactile), et tout en plastique, est définitivement orienté 'sport'. Mais elle est légère et son large bracelet très ergonomique permet de la fixer précisément au poignet en trois points, ce qui la rend finalement assez confortable.

Son écran en 'encre liquide' affiche en permanence l'heure et la date, mais il n'est pas toujours rétroéclairé: il faut maintenir sa main au-dessus de l'écran pour l'allumer. Cela permet d'économiser la batterie qui permet de tenir plusieurs jours, mais cela dépend de l'usage du GPS et de la musique. En théorie, GPS allumé pour suivre votre course ou vous guider, elle tient 10 heures. Si vous ne faites pas de sport, comptez une petite semaine.

Le casque Bluetooth livré dans certains packs se connecte en l'allumant et en appuyant sur le bouton 'haut' du pavé de la montre. Attention: il faut pratiquement couper le Bluetooth du téléphone pour pouvoir lier le casque. Ce n'est indiqué nulle part, mais c'est pourtant la seule manière de procéder, car la montre, par défaut, se connecte au smartphone dès qu'on touche un de ses boutons. Pas très pratique.

route
Le guidage GPS et le connecteur (il faut déclipser l'écran pour l'insérer)

Pour ceux qui ne font pas de sport avec leur smartphone

Officiellement, cette montre est rangée dans la catégorie 'fitness' chez Tomtom. Mais elle intègre une puce GPS (c'est bien logique quand on s'appelle Tomtom), donc elle prend tout son sens pour ceux qui font du jogging, de la randonnée, du vélo, etc. Du moins, pour ceux qui aiment suivre leur parcours sur une jolie carte après l'effort, et éventuellement le partager sur les réseaux sociaux.

La plupart des bracelets connectés n'intègrent pas de puce GPS, car ils utilisent celle du smartphone lorsqu'il faut suivre un parcours sur la carte. Cela nécessite bien sûr de faire du sport avec son téléphone, mais n'est-ce pas ce que font la majorité des sportifs ? Difficile de le savoir. Il faut reconnaître que c'est pourtant bien pratique, notamment pour avoir accès à sa musique, à Spotify, pour ne pas manquer un appel, un message, etc…

La Spark 3 est donc destinée avant tout à ceux qui préfèrent ne pas courir ou rouler à vélo avec leur smartphone en poche ou dans la main. Le GPS intégré, Tomtom oblige, a également la volonté de vous aider à (re)trouver votre chemin. On peut partir pour un tour en vélo (il faut lancer cette activité avant sur la montre), et ensuite demander à la montre de rentrer à la maison. On sera alors guidé, éventuellement par la voix si le casque est lié, ou par les instructions/signes sur l'écran de la montre.
  

Pensée pour fonctionner avec un ordinateur…

On peut également charger sur la montre des parcours, qu'on peut trouver sur de nombreux sites web (ce sont des fichiers .GPX). Mais pour cela, il faut déclipser l'écran, l'insérer dans la fiche spécifique du câble fourni (voir photo ci-dessus), puis dans le port USB d'un ordinateur. Et forcément, passer par un bon vieux logiciel à installer sur PC ou Mac, MySports.

Ce logiciel sert à transférer les parcours, mais également à mettre à jour la montre, et à charger de la musique. A vrai dire, ce logiciel sur un ordinateur est même indispensable pour configurer la montre, ce qui peut sembler paradoxal en 2017. L'application MySports pour smartphone ne suffit pas, même si elle est assez claire et bien foutue.

Autre exemple un peu contraignant: pour la musique, il faut transférer d'hypothétiques playlists iTunes de votre ordinateur vers la mémoire de 3 GB et des poussières de la montre. Vous avez laissé tomber tout ça pour la musique en ligne avec abonnement ? Tant pis pour vous…

Dernière preuve que Tomtom n'aime pas trop les smartphones: sa Spark 3 ne se connecte au téléphone pour transférer les données (activités, pas, sommeil) vers l'application que si on lance cette application, puis qu'on appuie sur un bouton de la montre (vers le bas), et qu'on attend quelques secondes.  Le reste du temps, aucun lien entre les deux appareils. Ne comptez donc pas sur la Spark 3 pour afficher les notifications du smartphone (messages, appels, agenda, etc). Elle ne peut tout simplement pas le faire.

bracelet
Un excellent système de fixation en trois points

Conclusion

Tomtom est sur la bonne voie dans les bracelets connectés, qui restent résolument orienté "sport" et "GPC" pour le constructeur néerlandais.

Son application MySports, si elle n'atteint pas la qualité de celle de Fitbit, par exemple, est tout de même agréable à regarder et à utiliser. Après une synchronisation (manuelle !) avec la montre, elle affiche un suivi de votre activité physique, vos exercices, votre sommeil et vous incite à atteindre un objectif de poids.

Sa Spark 3 (à partir de 129€ sans cardiofréquencemètre ni musique, 249€ pour la version essayée, avec casque et capteur) devrait subir un petit régime pour être plus discrète, mais elle est confortable et son écran très lisible. Sa puce GPS intégrée permet un suivi des parcours en jogging ou en vélo, mais également un guidage sur un tracé pré-téléchargé, ou vers la maison.

Hélas, Tomtom a privilégié un logiciel pour PC ou Mac afin de configurer et gérer la montre, transférer la musique ou les parcours. Le smartphone, via son application, n'est finalement pas indispensable, or c'est l'outil auquel on pense en premier lieu pour ce genre d'objets et d'applications. Un smartphone qui ne pourra même pas afficher ses notifications sur la montre, alors qu'elle est dotée d'un écran assez grand, même s'il s'agit d'un genre d'encre liquide, très peu gourmande en énergie.

On reste donc un peu sur notre faim car en 2017, snober le smartphone et penser que les gens préfèrent faire du sport sans lui, garder en permanence une grosse montre avec puce GPS au poignet, et la connecter régulièrement à un ordinateur, c'est assez risqué.

kit
Notre modèle de test, équipé d'un capteur de rythme cardiaque, d'une mémoire interne pour la musique et d'un casque sans fil


 

Vos commentaires