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Russie: amende contre Telegram pour refus de coopération avec le FSB

Russie: amende contre Telegram pour refus de coopération avec le FSB
Le siège du FSB, les services de sécurité russes, à Moscou le 30 décembre 2016VASILY MAXIMOV
 
 

La justice russe a condamné lundi la messagerie Telegram à une amende pour avoir refusé de fournir aux services de sécurité (FSB) les clés de cryptage de données permettant de lire les messages de ses utilisateurs.

Telegram, une messagerie très populaire en Russie pour son niveau élevé de cryptage, a écopé d'une amende de 800.000 roubles (18.000 euros), la cour estimant que l'entreprise a manqué à son devoir de "fournir des informations aux forces de l'ordre", selon l'agence de presse TASS.

Telegram, qui revendique 10 millions d'utilisateurs en Russie, a dix jours pour faire appel de cette décision.

Le fondateur de la messagerie, Pavel Dourov, jeune génie de l'internet russe ayant déjà défié à plusieurs reprises les autorités russes, avait indiqué fin septembre avoir reçu une demande de coopération de la part du FSB, qu'il avait refusée.

Selon des documents publiés par M. Dourov sur le réseau social VK, dont il est également le fondateur, le FSB avait alors adressé aux bureaux londoniens de Telegram une lettre exigeant le partage "d'informations nécessaires pour décoder les messages électroniques envoyés, reçus, livrés et traités par les utilisateurs".

"Actuellement, il n'y a pas de discussion sur un éventuel blocage" de Telegram en Russie, a assuré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, refusant de commenter la décision de condamner Telegram à une amende.

La messagerie se trouve régulièrement dans le collimateur de plusieurs pays pour servir de moyen de communication à des groupes terroristes mais aussi pour son refus de principe de communiquer les données de ses utilisateurs aux autorités.

Après l'attaque terroriste du 3 avril ayant fait 16 morts dans le métro de Saint-Pétersbourg, le FSB avait ainsi affirmé que l'auteur de l'attentat et ses complices avaient utilisé Telegram "pour dissimuler leurs plans criminels".

Le Kremlin a renforcé ces dernières années son contrôle sur le net russe, très utilisé par l'opposition, justifiant entre autres ce tour de vis par la lutte antiterroriste.


 

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