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Le premier album solo de Bertrand Cantat sort sur fond d'une nouvelle polémique

 
 

Un premier album solo, accompagné d'une nouvelle polémique: Bertrand Cantat, au moment où sort son disque "Amor Fati", fait l'objet de nouvelles accusations de violences rapportées par Le Point, mais constestées par deux de ses anciens partenaires de Noir Désir.

Chaque réapparition artistique et médiatique de Cantat, comme lors de son retour en 2013 avec le groupe Détroit, s'accompagne de réactions véhémentes depuis la tragédie de Vilnius en 2003.

Sa compagne, l'actrice Marie Trintignant avait succombé à ses coups après une violente dispute et il avait été condamné à huit ans de prison. Il en a purgé quatre, dont un en Lituanie, avant de bénéficier d'une libération conditionnelle en 2007.

Son contrôle judiciaire a pris fin en 2011. Mais pas les accusations et polémiques.

Jeudi, Le Point a affirmé dans un article qu'il existait "une omerta" autour de l'artiste de 53 ans. L'hebdomadaire s'appuie sur le témoignage anonyme d'un des quatre membres de Noir Désir, qui affirme qu'il connaissait le comportement violent de Cantat avant même Vilnius.

Cette source anonyme assure par ailleurs que la femme de Bertrand Cantat, Kristina Rady, qui s'est suicidée en janvier 2010, a menti au moment du procès, demandant aux membres du groupe de cacher ce qu'ils savaient, pour que les enfants du couple ne découvrent pas "que leur père était un homme violent".

- 'Mystérieux membre' de Noir Désir -

"Nous avons tous décidé de mentir. Nous étions tous sous son emprise", affirme cette source dans Le Point.

Vendredi, deux ex-membres de Noir Désir, Denis Barthe et Jean-Paul Roy, ont vivement contesté l'article dans une vidéo postée sur Facebook.

"Nous demandons à la direction de la revue de nous présenter des excuses dans les plus brefs délais, pour tout ce qui est dit dans cet article. Cet article fait état d’un mystérieux membre de Noir Désir qui s’exprimerait sous couvert d’anonymat. Nous sommes clairement mis en cause dans ces propos. Nous réfutons totalement ce qui a été dit", déclare Denis Barthe.

Le quatrième et dernier membre du groupe, Serge Teyssot-Gay, n'a pas souhaité réagir auprès de l'AFP. "Il ne veut pas parler de Noir Désir", selon son attachée de presse.

Egalement contacté, l'avocat de Bertrand Cantat, Me Antonin Lévy, n'a pas réagi dans l'immédiat.

Le directeur du Point Etienne Gernelle, a défendu son article sur Twitter : "Denis Barthe a le culot de demander au Point des excuses... Il peut attendre longtemps!".

Pour Cantat, qui fut longtemps la figure de proue du rock français avec Noir Désir, cette polémique succède à celle provoquée par la Une que lui avait consacrée les Inrocks, avec ce titre: "Cantat en son nom". Ce qui avait irrité de nombreuses personnalités, dont Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes.

- Refrain rageur -

Cette interview aux Inrocks aura été la seule promotion de l'album sorti ce vendredi, "Amor Fati". Le recueil de 11 chansons surprend, impressionne même par son approche musicale, ouvrant une brèche expérimentale, synthétique, pop voire jazzy. Mais certaines paroles suscitent aussi la gêne, voire un profond malaise.

S'agissant de Bertrand Cantat, désormais, chaque mot pèse inévitablement. Pour beaucoup, il est difficile d'accepter que le chanteur engagé continue de crier aux injustices. Mais il appelle la rue à résister face aux puissants ("Aujourd'hui") et fustige l'Angleterre du Brexit.

Cantat peut-il aussi encore chanter l'amour? Il le fait joliment et avec spleen sur "Antracithéor", mais avec un refrain éprouvant sur "Les pluies diluviennes": "Mais toi pour t'aimer fallait être dingue / A s'en faire sauter la carlingue".

Mais la chanson qui pourrait déranger est "Chuis con", où l'on croit entendre un adolescent geindre dans un refrain rageur : "Convoité! Contesté! Confronté! Convoqué! Congédié! Condamné! " Certains y verront peut-être un autoportrait, même si le "Chuis" ne signifie pas forcément que Cantat parle de lui.

Il est bien plus inspiré sur la chanson titre : "Amor Fati", formule empruntée à Nietzche et qui signifie "accepter son destin".


 

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