En ce moment
 
 

Le "Barbier de Séville" de 7 à 77 ans au Théâtre des Champs-Elysées

Le "Barbier de Séville" de 7 à 77 ans au Théâtre des Champs-Elysées
Le metteur en scène français Laurent Pelly lors d'une séance photo à Paris,le 29 novembre 2017FRANCOIS GUILLOT
 
 

"Figaro, Figaro, Figaro..." Le chef d'oeuvre virevoltant de Rossini "Le Barbier de Séville" se démultiplie pour les fêtes au Théâtre des Champs-Elysées avec une nouvelle production du grand opéra signée Laurent Pelly à partir de mardi et une version jeune public en janvier.

"Comment faire entendre aujourd'hui un pilier du répertoire, un des +top five+?" s'est interrogé Laurent Pelly, qui fait ses débuts avenue Montaigne mais compte déjà une quarantaine de productions d'opéras à son actif dans le monde entier.

Figaro et Rosine, vêtus de noir et blanc, dansent comme des notes sur la page blanche d'une partition: c'est le décor qu'il a imaginé pour sa mise en scène de l'unique nouvelle production du Théâtre des Champs-Elysées cette saison, qui partira ensuite à Bordeaux, Marseille et Luxembourg.

La provocation n'est pas son genre, reconnaît-il aisément. Laurent Pelly préfère "trouver des solutions poétiques". C'est donc "l'idée de petits personnages perdus dans une immense feuille vierge de papier à musique" qui lui est venue.

"L'idée était de gommer tout aspect historique ou social, voire réaliste, et de donner à voir la musique", confie-t-il à l'AFP. Oubliez les décors mauresques du "Barbier" orientalisant de Coline Serreau qui a régné plus de dix ans à l'Opéra de Paris ou l'ambiance sixties de l'Italien Damiano Michieletto.

Le "Barbier" de Laurent Pelly s'annonce épuré, débarrassé de tout réalisme, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de théâtre. Les corps alertes, dansants, seront chargés d'incarner les "archétypes" de personnages. Pour Rosine, incarnation du désir, le metteur en scène a pensé à Pénélope Cruz dans "Volver" de Pedro Almodovar.

"En travaillant sur le Barbier, j'ai été davantage fasciné par la musique que par le livret. L'anecdote y est assez classique, inspirée de la Commedia dell'arte, le génie de l'oeuvre c'est la folie musicale, l'invention de la partition", constate Laurent Pelly.

- Version de poche -

A 55 ans, Laurent Pelly est un des metteurs en scène les plus demandés par la scène lyrique internationale. Certaines de ses productions ont fait date, comme sa "Platée" (Rameau), avec ses grenouilles irrésistibles, reprise 17 fois. Pas moins de quatre de ses productions sont reprises les prochains mois: il sera à Lille pour la reprise du Roi Carotte d’Offenbach en février, au MET de New York pour Cendrillon en avril-mai puis de nouveau à Paris pour la reprise de l’Heure espagnole de Ravel associée à Gianni Schicchi de Puccini à l'opéra Bastille.

"Il Barbiere di Siviglia" est donné jusqu'au 16 décembre par le TCE avec deux distributions différentes, l'une confirmée, avec notamment Florian Sempey et Catherine Trottmann et l'autre composée de jeunes talents, dont certains déjà très repérés comme Guillaume Andrieux et Alix Le Saux.

Le théâtre met 1.000 places à 20 euros à la disposition des moins de 26 ans pour les représentations avec la distribution "jeunes talents" (6, 11 et 14 décembre).

En parallèle, l'opéra de plus joué de Rossini va avoir sa version jeune public, "Un Barbier" de poche mis en scène par Damien Robert avec Adrien Perruchon à la baguette, qui sera créé à Rouen le 15 décembre pour 12 représentations avant Paris (8 au 13 janvier), Marseille, Vichy et Avignon.

Cette adaptation en 1h10 (contre 3 heures pour l'opéra original) fait appel à la participation du jeune public. Adapté en français, il comprend 7 extraits qui seront chantés par les enfants, après une préparation en amont en classe et avec une chef de chant.

Figaro sera aussi à la télé et sur les ondes: la production de Laurent Pelly, avec le chef Jérémie Rhorer à la baguette, sera diffusée sur Arte le 29 décembre à 22h20 et sur France Musique le 31 décembre à 20h.


 

Vos commentaires