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La Scala de Milan ouvre sa saison avec "Andrea Chénier"

La Scala de Milan ouvre sa saison avec "Andrea Chénier"
La Scala de Milan ouvre jeudi soir sa saison 2017-2018 avec "Andrea Chénier", opéra vériste créé dans ce théâtre en 1896 mais qui n'y avait plus été joué depuis 32 ansMarco BRESCIA, Rudy AMISANO
 
 

La Scala de Milan ouvre jeudi soir sa saison 2017-2018 avec "Andrea Chénier", opéra vériste créé dans ce théâtre en 1896 mais qui n'y avait plus été joué depuis 32 ans.

Cette soirée d'ouverture, suivie d'un dîner de gala, est l'un des moments clé de la vie culturelle italienne et rassemble l'élite du pays.

La Scala, qui mettra cette saison de nouveau à l'honneur la tradition italienne avec huit oeuvres sur les 15 opéras présentés, a choisi pour débuter "Andrea Chénier" d'Umberto Giordano, qui s'inspire librement de la vie du poète guillotiné en 1794, sous la Terreur.

Sur fond de Révolution française, l'oeuvre raconte l'histoire d'amour entre le poète et Madeleine de Coigny, personnage inspiré par Aimée de Coigny, à l'origine des vers de "La Jeune Captive", le poème le plus célèbre de Chénier. Madeleine choisit de prendre la place d'une autre pour mourir avec son bien-aimé sur l'échafaud.

L'oeuvre, qui n'a plus été présentée à Milan depuis 1985, sera dirigée comme alors par Riccardo Chailly, l'actuel directeur musical de la Scala, dans une mise en scène de Mario Martone.

Cet opéra "m'a toujours fasciné par sa beauté et sa complexité musicale", a souligné Riccardo Chailly, qui s'est dit "étonné qu'une oeuvre aussi liée à l'histoire de la Scala et aussi aimé des Milanais n'y ait pas été jouée depuis 32 ans".

Ce "drame historique" appartient "à la grande tradition italienne et narre un moment très sombre de l'histoire de la France", rappelle-t-il.

Ricardo Chailly, qui fêtera en 2018 ses 40 ans de collaboration avec la Scala, souligne que l'amour occupe une place cruciale dans cet opéra, "même s'il se termine de manière de tragique".

- Couple vedette sur la scène -

"+Andrea Chénier+ met en scène l'amour comme un principe vital, un élan et donc comme origine de toute possible révolution. En même temps, il met en scène l'échec de la révolution, un engrenage dans lequel cet élan s'arrête et devient une machine meurtrière", note pour sa part Mario Martone.

"Dans le spectacle, j'ai tenté de mettre en scène ces deux niveaux: l'Histoire avec un grand H d'un côté et de l'autre côté la musique, les voix, le choeur et l'amour: de la personne aimée, de la justice, de la patrie, de la poésie", ajoute-t-il.

L'oeuvre sera présentée avec un seul entracte, les deux premiers actes et les deux derniers ayant été rassemblés pour mettre en valeur sa continuité.

Les rôles titres seront interprétés par la célèbre diva russe Anna Netrebko et son mari le ténor Yusif Eyvazov. Le baryton Luca Salsi incarnera le révolutionnaire Gérard, qui aime -sans retour- Madeleine.

"Ce rôle est une première pour moi, il est magnifique: celle d'une femme qui décide de mourir avec l'homme qu'elle aime", a souligné Anna Netrebko.

Son époux, qui chantera pour la première fois à la Scala, a dit de son côté ressentir "une grande émotion". "La responsabilité est grande, et la peur aussi", a-t-il souligné.

L'opéra sera retransmis en direct par la Rai, la télévision publique italienne, et par diverses chaînes et radios dans le monde entier, de même que 280 salles de cinéma.

Plusieurs lieux de Milan, théâtres, musées, espaces publics mais aussi prisons, doivent résonner dans le même temps des airs de "Andrea Chénier", avec des projections sur grand écran.

La Scala sera placée sous haute sécurité pour l'événement, toujours organisé le 7 décembre, jour de la Saint-Ambroise, le patron de la ville.

Pour la suite de sa saison, la Scala présentera "Aïda" de Verdi, "Fidelio" de Beethoven, sous la direction de Myung-Whun Chung, "Elektra" de Richard Strauss ou encore "Die Fledermaus" (La chauve-souris) de Johann Strauss.


 

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