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Johnny: un "saltimbanque", un "rockeur et troubadour"

Johnny: un "saltimbanque", un "rockeur et troubadour"
Le chanteur Maxim Nucci, alias Yodelice (g, devant) et le manager de Johnny Hallyday Sébastien Farran (g, derrière) portent, avec des proches du chanteur, son cercueil dans l'église de la Madeleine, Thibault Camus
 
 

Les écrivains Philippe Labro et Daniel Rondeau ont salué samedi en Johnny Hallyday un "saltimbanque", "rockeur et troubadour forever", et qui trône désormais "sur le podium des mythologies françaises", lors de la cérémonie religieuse en hommage au chanteur décédé mercredi.

"Il aimait choisir les mots, les chanter et les dire pour qu'ils atteignent tous les publics. Cet homme, seul capable aujourd'hui de créer un tel moment, de créer une communion populaire, Johnny Hallyday, qui était-il ?", s'est interrogé Philippe Labro, qui lui a écrit plusieurs chansons.

"Un alchimiste, un voyageur, un aventurier, un combattant, un caméléon, un athlète, un artisan, un artiste, un fédérateur, un inventeur, un solidaire, un rockeur, un amoureux, un biker, un généreux, un père par deux fois, un enfant dans un corps d'adulte, un adulte aux yeux d'enfants...", a-t-il tenté de répondre, avant de décrire le parcours du chanteur.

"La gloire et la grâce, tel pourrait être le titre du roman de sa vie", a-t-il résumé,. Il a aussi mis en parallèle les difficultés de l'artiste à l'"enfance tronquée, trompée, truquée", et le bonheur qu'il avait su trouver auprès de ses fans, sa famille et ses amis.

"A travers les chutes, les rebonds, les excès et les extravagances, Johnny est resté le même homme, (...) comme si la gloire ne l'avait pas fait vaciller", et malgré "l'empreinte majeure, jamais effacée, de l'abandon paternel dont il fut victime, il a résisté au danger de cette gloire dévoyée, et ce faisant, il s'est construit", a estimé l'écrivain-journaliste.

Prenant ensuite la parole, Daniel Rondeau, à qui Johnny Hallyday avait raconté sa "vie de destroyance", dans une interview choc publiée en 1998 dans le Monde, est quant à lui revenu sur la carrière du rockeur, "un enfant de la balle, un saltimbanque sans autre racine que la musique".

Il a aussi évoqué sur le lien très fort qu'il avait forgé avec le public. "Johnny n'oubliait jamais qu'il tenait sa couronne des faubourgs et des bas quartiers", et "pour la plupart de ses fans, souvent des fils de personne, le seul rapport qu'ils entretenaient avec les mots et avec une forme de poésie populaire, c'étaient ses chansons".

"Johnny Gavroche nourrissait sa propre faim de poésie en mêlant ces vies de misérables à la sienne", a-t-il développé, rappelant un épisode de sa carrière où il avait versé son cachet à des mineurs en grève en Moselle.

"Johnny règne aujourd'hui sur le podium des mythologies françaises, coulé dans le bronze de la dévotion populaire, entre de Gaulle et Tintin", a lancé Philippe Rondeau, estimant que Johnny était devenu "l'ange crucifié, le fils prodigue, rockeur et troubadour forever".

"Notre coeur français bat pour toi", a-t-il conclu.


 

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