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Johnny: l'idole des jeunes ne l'est plus forcément

Johnny: l'idole des jeunes ne l'est plus forcément
Johnny Hallyday sur la scène du Zénith à Paris, le 25 septembre 2009FRANCOIS LO PRESTI
 
 

"C'est quelqu'un de très connu, mais sa musique, ça n'est pas de notre génération" dit Amel, 18 ans et étudiante parisienne. Johnny Hallyday chantait "l'idole des jeunes" en 1962. Pour ceux de 2017, il restera une figure, même si sa musique ne fait pas forcément partie de leurs playlists.

"Je connais quelques chansons, j'écoute Johnny avec ma mère" raconte Hana, 17 ans, à la sortie de son lycée parisien. Elle estime que la musique de Johnny Hallyday, à qui des centaines de milliers de personnes ont rendu samedi un émouvant "hommage populaire" trois jours après sa mort, "n'est pas un style qui parle aux jeunes". Son ami Stéphane, 17 ans, connaît "l'air d'+Allumer le feu+ mais c'est tout". A ses yeux, "la mode de Johnny est passée".

"C'est l'image du rock'n roll français, on ne peut pas dire qu'on ne le connaît pas" explique Naoelle, 18 ans et étudiante à Paris-Descartes rencontrée au Forum des Halles. Elle l'écoute de temps en temps. "C'est pas de notre génération, ça ne nous parle pas vraiment", souligne son ami Zineddine, 18 ans, qui écoute parfois "un peu de rock", notamment les Beatles et les Rolling Stones.

"On sait que c'est un grand chanteur", ajoute-t-il, précisant ne connaître que deux titres, "Allumer le feu" et "Marie". Les deux amis écoutent surtout des rappeurs, comme Lacrim ou Alonzo. "Mais j'aime bien Charles Aznavour et Céline Dion" précise Naoelle.

Nicolas, 22 ans, connaît aussi quelques tubes, grâce à son père : "quand on a des parents qui l'écoute, on connaît un peu son parcours".

"J'aime bien sa personnalité" témoigne son ami James, 19 ans : "il a su toucher le coeur des Français".

"Allumer le feu", chanson de Zazie et Pascal Obispo que Jonnhy Hallyday avait chantée pour la première fois en 1998 lors d'un concert au Stade de France, reste le tube préféré du chanteur pour 53% des 18-24 ans, selon un sondage d'Elabe pour BFMTV publié jeudi.

"C'est un peu comme Claude François : on connaît deux, trois chansons de lui, on aime bien parce que c'est un classique", ajoute Nicolas.

- Un héritage familial -

"Johnny c'est un héritage familial plus qu'une recherche de jeunes aujourd'hui" explique à l'AFP Eric Jeanjean, animateur à RTL2 et RTL. "Johnny fait partie de l'ADN de la France donc des jeunes aussi, mais ça n'est pas pour autant qu'ils vont l'écouter en boucle", ajoute-t-il.

"Johnny Hallyday n'est plus dans la playlist d'une radio tournée vers les jeunes adultes", constate-t-il. Un effet générationnel normal pour l'animateur, pour qui l'artiste "a vieilli avec son métier".

Attablées à une terrasse de café, Margot et Alix, étudiantes de 19 ans à Paris, racontent ne pas l'écouter "du tout" même si elles ont "quelques paroles dans la tête" des tubes de Johnny. C'est même "un peu ringard maintenant" pour Margot, qui a été néanmoins touchée par le décès de la star.

Grégory, collégien 14 ans, a profité de ne pas avoir cours mercredi après-midi pour venir à Marnes-la-Coquette car il habite à côté : "je ne suis pas spécialement fan, mais il était incontournable", dit-il.

Mais les moins de 25 ans comptent aussi de vrais fans. Aurélien, 22 ans et étudiant à Bordeaux, écoute Johnny depuis ses 6 ans. Il l'a découvert grâce à une de ses tantes et à sa mère, fans elles aussi. Mercredi, il n'a pas pu aller réviser à la bibliothèque et a passé son après-midi à écouter son chanteur favori : "ça m'a fait un gros pincement au coeur, comme si une partie de mon enfance était partie."

Enfant, il recevait des albums de Johnny à Noël. Adolescent il s'est mis à acheter ses vinyls du chanteur, avec une préférence pour sa période yé-yé. Aurélien a vu son idole deux fois en concert, en 2009 à Angoulême puis le 1er juillet à Bordeaux, lors de la tournée des Vieilles Canailles.


 

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