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Jean d'Ormesson: le monde culturel et politique salue la mémoire d'un écrivain "épatant"

Jean d'Ormesson: le monde culturel et politique salue la mémoire d'un écrivain "épatant"
L'écrivain et académicien Jean d'Ormesson, le 17 janvier 2014 à ParisKENZO TRIBOUILLARD
 
 

Réactions au décès de l'écrivain Jean d'Ormesson, dans la nuit de lundi à mardi:

- Françoise Nyssen, ministre de la Culture (sur Twitter): "Grand académicien, journaliste, amoureux de la littérature, Jean d'Ormesson aimait jouer avec les mots et partager sa vison du monde avec humour. Il va profondément nous manquer. Mes pensées vont à sa famille".

- Jack Lang, ancien ministre de la Culture (sur RTL): "Je suis abasourdi. Hier soir avec quelques amis nous parlions encore de lui comme l’une des personnes qui, malgré l’âge, restait vif, élégant, combattif, continuait à écrire, à être. Indépendamment de son œuvre littéraire ou de ses combats journalistiques, il est un exemple pour nous tous. Il était un gourmand de la vie. Il en parlait avec des mots toujours savoureux, sensuels, merveilleusement choisis. Quand on le rencontrait ou quand on l'entendait ou le lisait, on était toujours tonifié, on se sentait plus optimiste qu’avant de l’avoir rencontré. Jean d’Ormesson était la juvénilité même et chaque chose, l’art, la politique, la vie le portait vers l’enthousiasme. Il avait une révolte de jeune homme".

- Frédéric Mitterrand, ancien ministre de la Culture (sur BFMTV): "C'est un pan de la littérature française qui disparaît. Il a fait pour la lecture en France un travail fantastique. Il l’a rendue proche. Il donnait envie de lire même à des gens qui ne lisaient pas. C’est un magnifique héritage qu’il nous laisse. C’est une très grande perte".

- Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale (sur Twitter): "Avec Jean d'Ormesson, nous perdons un amoureux de la langue française et un amoureux de la vie. Il nous a montré que les deux vont ensemble".

- Gérard Larcher, président du Sénat (sur CNews): "Il nous a apporté beaucoup de bonheur, beaucoup de références à des valeurs. Et moi j’ai un souvenir personnel, avec lui, c’est le combat qu’on a mené ensemble pour les chrétiens en Orient et notamment pendant la guerre civile libanaise. Avec d’autres aussi, mais lui en quelque sorte avait réveillé nos consciences. C’était un homme engagé, à sa manière".

- Marc Feuillée, directeur général du Figaro (à l'AFP): "C'est une nouvelle très triste et très importante. Il a été un grand directeur du Figaro et l'est resté d'ailleurs dans l'esprit de nombreux lecteurs. Il a symbolisé une plume et un talent de journaliste parfois féroce, mais avec beaucoup d'humour".

- Jean-Christophe Rufin, écrivain (à l'AFP): "Je suis très triste. Jean m'avait beaucoup soutenu à l'Académie, j'en parlais justement la semaine dernière à sa fille: +j'ai appris l'éloquence de ton père+. Il s'exprimait avec une vraie et constante élégance. Il était capable d'immense engagement. Il était aussi capable d'une colère froide. Il faut se souvenir de la façon dont il s'était mobilisé pour la féminisation de l'Académie pour l'entrée de Marguerite Yourcenar. Et en même temps, il avait cette espèce de charme constant dans la vie courante. Il incarnait l'Académie à lui tout seul, il en était devenu une espèce de symbole".

- François Busnel, journaliste (à l'AFP): "Il est sans doute l'écrivain que j'ai le plus reçu dans +La Grande Librairie+ (sur France 5), douze fois je crois. C'était un écrivain très important qui laisse une oeuvre à deux faces. D'une part, il y célébrait l'amitié, l'amour, la paresse, l'enthousiasme, le bonheur. De l'autre, la célébration du mythe de la connaissance, les étoiles, l'univers. Et les deux versants se rejoignent dans cette interrogation qu'il se posait sans cesse: +Bon sang, qu'est-ce je fais là?+ Et toujours avec beaucoup d'humour. Il est aussi le seul écrivain de la deuxième moitié du XXe siècle à être devenu +une marque+, comme il le disait lui-même. Très engagé, il incarnait une sorte de résistance à l'esprit de l'époque".

- Charles Michel, Premier ministre belge (sur Twitter): "Intelligence, humour pétillant, son œuvre et le bleu vif de ses yeux. Pensées pour Jean d'Ormesson".

- Tatiana de Rosnay, auteure: "Son mot préféré: +épatant+! Déclamé avec fougue, enthousiasme, et ce sourire malicieux qui illuminait son visage, ses yeux. Adieu Jean".

- Julien Doré, musicien, grand fan de l'Académicien dont il a le nom tatoué sur un bras (sur Twitter): "Il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe presque rien. Il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde. Bonjour tristesse, adieu Jean".

- Bernard-HenrI Lévy: "Je me souviens qu'à l’occasion de la remise à Jean d’Ormesson du Prix Scopus de l’Université Hébraïque de Jérusalem (avril 2013, ndlr), je lui avais souhaité de vivre 120 ans. C’est ainsi que les maîtres du Talmud se félicitent, entre eux, d’une belle et riche vie qui ne mérite que de continuer d’être".

"Et s'il n'était pas un maître du Talmud, à le regarder, c'était ce grand seigneur-là, que je voyais et auquel je veux rendre hommage — ce grand Rebbe dont la vie, qu’il nous montre, est, en effet, un très grand et très noble ouvrage".


 

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