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Jean-Baptiste Andrea reçoit le Prix Femina des lycéens pour "Ma Reine"

Jean-Baptiste Andrea reçoit le Prix Femina des lycéens pour "Ma Reine"
Le réalisateur et écrivain Jean-Baptiste Andrea lors d'une séance photos à Paris, le 15 septembre 2017JOEL SAGET
 
 

Le réalisateur Jean-Baptiste Andrea a vu mercredi son premier roman "Ma Reine" (L'Iconoclaste) récompensé par le Prix Femina des lycéens, créé en 2016.

"Ce qui a plu, c'est le côté à la fois simple et complexe. Le décor et l'écriture sont simples. Mais les personnages ont des caractères complexes", a expliqué à l'AFP Agathe Parquin, élève de 1ère L au lycée Malraux de Gaillon (Eure), juste après l'annonce du prix à la librairie L'Armitière de Rouen.

La jeune fille fait partie du jury de treize élèves (deux garçons et onze filles) de 1ère, représentant douze lycées normands et un lycée de Créteil. Au total près de 400 adolescents ont participé à cette deuxième édition du Prix Femina des lycéens, soit plus de deux fois plus que l'an passé, a indiqué à l'AFP Evelyne Bloch-Dano, écrivain et chroniqueuse littéraire, membre du jury Femina qui a participé à la création du prix Femina des lycéens.

Déjà lauréat des prix "Envoyé par La Poste" et du prix du premier roman, "Ma Reine" est une histoire d'amour sombre et déchirante, vue à hauteur d'enfant, dans une Provence inondée de lumière.

Le roman, qui a recueilli 11 des 13 voix du Femina des lycéens, a déjà été salué quasi unanimement par la critique.

"C'est un conte, pas au sens conte de fée mais qui fait appel au merveilleux, un merveilleux un peu tragique. Je pense qu'il a conquis les élèves parce qu'il donne la parole à un jeune adolescent, dont on ne sait pas vraiment si il a un retard mental mais qui en tout cas à sa propre compréhension du monde et qui un jour rencontre une petite fille", résume Mme Bloch-Dano.

- La fille aux yeux violents -

L'histoire commence à la fin des années 1960 dans la vallée oubliée de l'Asse en Provence. Le narrateur, cet enfant "différent", dont on ne connaîtra jamais le nom sauf son sobriquet de "Shell", fugue de la station-service de ses vieux parents pour "prouver qu'il est un homme".

En chemin, pour aller "à la guerre", dit-il, Shell rencontrera Viviane, une fillette mystérieuse, "aux yeux violents", "reine des plateaux et des montagnes".

Peut-on tomber amoureux d'une vision? Pour Shell, qui ne voit pas combien Viviane est manipulatrice, oui assurément. Quand Viviane disparaît, Shell n'aura de cesse de la retrouver. Cette quête insensée, et que l'on devine fatale, est au cœur de ce livre où l'âpreté se cache derrière l'apparente douceur.

Avant de se lancer dans l'écriture, Jean-Baptiste Andrea, 46 ans, a fait carrière dans le cinéma. Son premier film (d'horreur), "Dead End" est sorti en 2003. Vinrent ensuite "Big Nothing" (2006) et, en 2013, "La confrérie des larmes" avec Jérémie Renier et Audrey Fleurot.

Cette expérience marque ce premier roman d'une écriture très cinématographique qui donne la nature à voir et à entendre.

Le Prix Femina des lycéens, qui aura une troisième édition encore élargie en 2018, selon Mme Bloch-Dano, avait été décerné en 2016 à Nathacha Appanah pour "Tropique de la violence" (Gallimard).

Le Femina avait été attribué le 8 novembre 2017 à Philippe Jaenada, pour "La Serpe" (Julliard).

Créé en 1904, le Femina a pour particularité de n'avoir que des femmes dans son jury.

La création du Femina des lycéens, développé en collaboration avec des libraires indépendants, s'inscrit dans le sillage du succès du Goncourt des lycéens qui, avec 443.000 exemplaires de livres vendus en moyenne, s'est bâti en trente ans une solide réputation, avec l'appui de la Fnac.


 

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