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Des bijoux pillés à Angkor de retour au Cambodge après des décennies

 
 

Un ensemble de bijoux anciens en or d'Angkor a été rendu samedi au Cambodge, lors d'une procession à travers Phnom Penh organisée pour l'occasion, des décennies après leur pillage dans un célèbre temple de l'ancienne cité.

La collection de 10 pièces, comprenant une couronne, des boucles d'oreilles, bracelets et ornements de poitrine, a été volée dans le temple d'Angkor Wat au Cambodge pendant la guerre civile des années 1970 et est réapparue dans le catalogue en ligne d'un marchand d'art londonien en 2016.

Ces objets datent vraisemblablement de l'Empire khmer, une dynastie jadis puissante qui s'étendait sur une grande partie du Cambodge, de la Thaïlande, du Vietnam et du Laos d'aujourd'hui, entre le neuvième et le quinzième siècle.

Une fois les pièces révélées en Grande-Bretagne, le Cambodge a fait pression pour leur retour. Des spécialistes ont passé plus d'un an à les inspecter pour s'assurer de leur authenticité.

Les autorités ont fièrement accueilli les bijoux dans le pays samedi, des centaines de personnes, dont de nombreux gardes de sécurité, les accompagnant depuis l'aéroport jusque dans les rues de Phnom Penh.

"C'est une mission réussie pour tous les Cambodgiens, notamment les diplomates et les amoureux des arts et des antiquités", a déclaré à l'AFP Chuch Phoeun, secrétaire d'Etat au ministère cambodgien de la Culture et des Beaux-Arts.

Selon lui, les bijoux auraient été pillés quand le régime génocidaire khmer rouge de Pol Pot était au pouvoir, bien que la date exacte ne soit pas connue.

Le fils du Premier ministre cambodgien Hun Sen, Hun Many, a déclaré samedi que c'était un honneur de voir ces bijoux de retour au pays.

"En tant que Cambodgien, je suis très fier d'avoir fait partie de ce processus de retour du patrimoine de nos ancêtres", a ajouté à l'AFP un député.

Jonathan Tucker, le marchand d'art asiatique basé à Londres, avait accepté en avril de rendre les bijoux, qui doivent désormais être évalués par des experts au Cambodge.

Les pièces seront bientôt élevées au rang de patrimoine national et rejoindront une multitude d'autres antiquités volées de retour au pays ces dernières années - dont beaucoup étaient exposées dans des musées occidentaux ou proposées par des marchands d'art.

L'année dernière, un musée américain a envoyé au Cambodge une sculpture en grès du dieu hindou Rama, datant du Xe siècle et qui avait perdu la tête, les bras et les pieds. Elle avait été volée dans les années 1970.

En 2015, une statue du dieu singe hindou Hanuman, qui avait été pillé dans le même temple que le torse de Rama, a été rendue par le Cleveland Museum of Art.

Deux autres statues du Xe siècle provenant du même ensemble de temples, connues sous le nom de "kneeling attendants" (domestiques s'agenouillant), ont été rendues par le célèbre Metropolitan Museum of Art de New York en 2013.


 

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