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Dans "Plonger", Mélanie Laurent suit le naufrage d'un amour fou

Dans "Plonger", Mélanie Laurent suit le naufrage d'un amour fou
(GàD) L'actrice Maria Valverde, la réalisatrice Mélanie Laurent et l'acteur Gilles Lellouche, le 15 septembre 2017 à Toronto, au CanadaVALERIE MACON
 
 

Comment être en couple, créer une famille, sans se renier? Dans son quatrième film en tant que réalisatrice, Mélanie Laurent se penche sur les tourments d'une femme, Paz, qui abandonne homme et enfant pour se retrouver.

"Plonger", en salles mercredi, est l'adaptation d'un roman de Christophe Ono-dit-Biot. "On n'adapte pas un livre de 500 pages sans faire des choix et c'est une contrainte magnifique: il faut aller à l'essentiel", raconte l'actrice et réalisatrice dans les notes de production.

Ce film signe son retour à la fiction après le documentaire "Demain", cosigné avec Cyril Dion. Présentant des initiatives locales en faveur de l'environnement, il a réuni plus d'un million de spectateurs et transformé ses deux auteurs en figures de la protection de la planète.

Dans "Plonger", dont elle est aussi scénariste avec Julien Lambroschini, Mélanie Laurent a découpé l'histoire en trois parties: la première décrit la rencontre entre Paz (Maria Valverde), photographe espagnole, et César (Gilles Lellouche), ancien grand reporter français, dans le nord de l'Espagne, qu'elle ne fait qu'effleurer.

"C'est l'histoire d'amour que tout le monde veut vivre (...): la liberté, la passion, le sexe, les fous rires, tout est rempli de vie, coloré, plein de lumière et de magie", décrit à l'AFP Maria Valverde, qui a déjà travaillé en France avec Cédric Klapisch pour "Ce qui nous lie".

Changement radical dans la deuxième partie: Paz est coincée dans un taxi à Paris, sous la pluie. Elle étouffe dans leur appartement, a perdu l'inspiration et les disputes avec César sont devenues fréquentes.

Une grossesse non désirée, qui ravit son conjoint, ne va pas arranger les choses et Paz a encore plus l'impression que le cours de sa vie lui échappe. Elle prend alors la décision radicale de partir, laissant derrière elle César et son fils de quelques mois.

"A première vue, il est très facile de juger Paz en tant que femme, qu'être humain, mais je crois qu'il faut aller plus loin", considère l'actrice espagnole de 30 ans. "Il ne s'agit pas de partir en courant ou d'abandon, mais de retrouver ce qu'elle était, l'inspiration, l'amour, la lumière, pour donner le meilleur à son fils."

- "Peur de ma vie" -

Tout cela, Paz va se le réapproprier via le monde de la mer et de la plongée. Elle adopte un requin, dont elle suit les déplacements sur son ordinateur via un GPS, un animal auquel elle se raccroche comme à "une lumière au bout du tunnel", analyse Maria Valverde.

La troisième partie du film, la plus aboutie, se déroule en pleine lumière. Elle a été tournée dans le sultanat d'Oman, dans un paysage de roches, de sable et de mer, où César part sur les traces de Paz, pour tenter de retrouver cette femme qui lui échappe.

Ce journaliste, la quarantaine, est "un homme fou d'amour, qui n'est pas aussi aimé qu'il aime lui-même", décrit Gilles Lellouche. "C'est un personnage abandonné et comme tous les personnages abandonnés, qui sentent qui vont l'être, n'a pas les bons mots, les bons gestes, il est étouffant."

L'acteur a tourné lui-même les scènes sous l'eau et confie avoir eu "la peur de (sa) vie". Il n'avait jamais plongé à plus de 15 mètres de profondeur avant le tournage et a dû descendre jusqu'à 70 mètres, dans une obscurité totale. "Il faut vraiment prendre sur soi, vous n'entendez rien, que votre cœur battre et les bulles qui sortent du détendeur", raconte-t-il.

Pour sa partenaire à l'écran, le principal défi a été de jouer en français: "Ça a été très dur au début", se souvient-elle, mais elle a été aidée par un coach, a pris des cours pour saisir "la musicalité" de la langue et finir par saisir les dialogues.


 

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