Pendant une bonne partie de la semaine, on a cru que le viaduc Herrmann-Debroux allait s’écrouler. La principale entrée de Bruxelles pour les Wallons a donc été fermée puis a rouvert jeudi, (presque) comme si de rien n’était.
Pendant la fermeture du viaduc, la SNCB a augmenté le nombre de trains, on a ouvert en urgence des parkings de délestage et organisé des services de bus mais pour autant, les automobilistes ne se sont pas davantage tournés vers les transports en commun ou le covoiturage. Mais pourquoi ne pas rendre ce dispositif provisoire permanent pour inciter les navetteurs à abandonner leur voiture?
Ce dimanche, sur le plateau de "C'est pas tous les jours dimanche", Christophe Magdalijns, le bourgmestre faisant fonction d'Auderghem (DéFI), a déclaré "en vouloir" au gouvernement fédéral car, la semaine dernière, celui-ci a mis fin aux trains supplémentaires et aux parkings mis à disposition des navetteurs pendant la fermeture du viaduc.
"Il y a deux éléments. Selon moi, les alternatives prises en urgence pouvaient être pérennisées. Vu la vitesse avec laquelle, on a mis ça en œuvre, manifestement, il y avait des moyens disponibles", a-t-il estimé. "Deuxième chose, on en revient au point de départ: la question du RER et sa mise en route qui est constitutif avec d’autres moyens de solutions alternatives."
Interrogé sur la suppression des moyens supplémentaires mis à la disposition des navetteurs quand le viaduc était bloqué, Vincent De Wolf, chef de groupe MR au Parlement bruxellois et bourgmestre d’Etterbeek, a préféré mettre en avant les alternatives mises en place. "Au lieu de critiquer, il faudrait se réjouir et féliciter car c’est la première fois que des institutions des régions et interfédérales collaborent. Le fédéral a obtenu qu’un parking privé à Walibi, soit ouvert sur le champ tandis que la SNCB a anticipé l’ouverture d’un parking à Louvain-la-Neuve. Cela a été fait en urgence."
"Créer une communauté urbaine"
"Pourquoi n’avoir pas laissé ces moyens en place plus longtemps?", a demandé Christophe Deborsu sur le plateau de "C'est pas tous les jours dimanche". "On a réagi face à un cas de force majeure. Il y a un comité de concertation qui existe et des réunions des ministres de la mobilité. Il suffit d’en parler de se mettre d’accord", a répondu Vincent De Wolf qui rêve "d’un système de billetterie unique où lorsque vous payez par exemple votre parking à Louvain-la-Neuve, à la SNCB, vous avez un billet de chemin de fer, de tram et de métro avec une intervention du pouvoir public, comme en Allemagne à Fribourg. C’est la communauté urbaine qu’on veut créer. C’est ce qui est dans la 6e réforme de l’Etat. Certains ne veulent pas de ça à Bruxelles car quand j’interpelle, on ne veut pas bouger par rapport à ça. Il reste des parkings de dissuasion que la Région bruxelloise devrait créer. Il y a des pistes.
Pour notre chroniqueur Christophe Giltay, les problèmes de mobilité sont dus à des décisions prises dans les années 50-60 à Bruxelles. "On envoyait les gens vivre à 20-30km parce qu’on pensait être aux Etats-Unis avec des banlieues pavillonnaires. On n’a pas fait le choix de construire en hauteur et de densifié la population", explique-t-il. "Moralité: on se retrouve avec une situation abracadabrantesque qui ne peut pas se régler d’un coup de baguette magique. Et ce n’est pas en montant les navetteurs contre les Bruxellois, que ça ira mieux. Il faudrait faire revenir un peu plus de gens en ville, ouvrir un RER. Cela va prendre une génération minimum."
"Le nouveau métro est à l’arrêt depuis 10 ans. Les deux gouvernements précédents n’ont absolument rien fait", a ajouté Vincent De Wolf, bourgmestre d’Etterbeek.
Va-t-on revivre une situation comme celle vécue avec le viaduc Herrmann-Debroux?
D’autres viaducs ou tunnels en danger? "A l’heure, le scanner qui devait être fait n’a pas encore été fait et c’est un reproche spécifique pour Pascal Smet (Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé de la Mobilité) car l’ancien patron de la mobilité en mars 2016 disait "craindre pour les viaducs et les ponts qui n’ont pas été suivis."
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