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Les militaires en rue sont-ils indispensables? "Ce serait plus efficace d'investir dans la police!"

  • Les militaires en rue sont-ils devenus indispensables? "Ce serait plus efficace d

  • Denis Ducarme: "Nous mettrons en place un corps de sécurité pour remplacer les militaires en rue"

 
 
 

Suite à l'attentat raté de mardi à la gare centrale de Bruxelles, où un militaire a abattu le terroriste, peut-on dire que les militaires ont déjoué un attentat? Les patrouilles de l'armée sont-elles devenues indispensables? Ces questions ont été débattues dans l'émission C'est pas tous les jours dimanche, avec les invités Alexis Deswaef, président de la Ligue des droits de l'homme, et Denis Ducarme, chef de groupe MR à la Chambre.

Alexis Deswaef a estimé que les gouvernements Di Rupo et Michel ont diminué les budgets de la police, et que la présence de davantage de policiers dans les rues serait plus efficace. En fin de débat, Denis Ducarme a affirmé qu'un corps de sécurisation de la police était en cours de création pour remplacer les militaires.


"Les gouvernements Di Rupo et Michel ont coupé dans les budgets de la police"

Si le président de la Ligue des droits de l'homme salue l'action et le courage du militaire qui est intervenu mardi soir, il estime qu'il serait une erreur de dire que les soldats ont déjoué un attentat. "D'après la communication du parquet fédéral, c'est une erreur, parce que le militaire est intervenu, mais en bout de course, quand le terroriste, qui avait du mauvais matériel, s'est jeté sur lui", explique Alexis Deswaef.

"Nous disons qu'un policier dans la même situation aurait vraisemblablement agi de la même manière, avec peut-être un armement plus adapté", estime le représentant de la Ligue des droits de l'homme. "En démocratie, le rôle de sécurisation de l'espace public, c'est la police. Qui a aussi d'autres compétences que les militaires en matière de prévention", ajoute-t-il.

"C'est l'action du gouvernement qui doit être critiquée, parce qu'on a coupé dans les budgets de la police, le gouvernement Di Rupo et celui de Charles Michel. Il manque 3.000 policiers en Belgique, et le problème est là. Du coup on a dû faire appel à l'armée pour pallier les manquements du gouvernement, qui a coupé dans les services publics", ajoute Alexis Deswaef, qui estime qu'il serait "plus efficace d'investir dans la police", qui peut également mener des enquêtes et des relations de proximité avec la population.


"La lutte contre le terrorisme passe par plus de policiers au niveau local et fédéral"

Le chroniqueur Michel Henrion abonde dans le sens d'Alexis Deswaef. "Je salue les militaires. Il faut les remercier. Mais, on l'a vu dans la commission attentat, les conclusions pour lutter contre le terrorisme à long terme, ça passe par davantage de policiers au niveau local et au niveau fédéral. On est pour la police de proximité. Dans les quartiers, ils sont à même de repérer les individus suspects", explique-t-il. "Les militaires ont momentanément leur place, mais je trouve qu'ils ne peuvent pas être là à vie. Le gouvernement fédéral doit remplir les cadres policiers afin que les militaires puissent rentrer dans leurs casernes et faire leur véritable boulot", ajoute-t-il.


"Nous mettrons en place un corps de sécurité"

De son côté, le député Denis Ducarme estime "qu'on ne peut pas dire que si les militaires n'étaient pas intervenus, il n'y aurait pas eu plus de victimes. C'était potentiellement possible qu'il y ait des victimes supplémentaires".

Le chef de groupe MR à la Chambre pense que "la mobilisation de l'ensemble des mesures, en ce compris la présence des militaires, élève notre niveau de sécurité". "J'étais en commission d'enquête, et les conclusions qui ont été indiquées, y compris par des policiers, c'était qu'on avait besoin de militaires en rue. Et sur le plan budgétaire on a investi au niveau de la police fédérale", ajoute-t-il.

Alexis Deswaef a alors rappelé qu'en 2015 "on nous avait annoncé que la présence des militaires serait temporaire, et deux ans et demi plus tard ils sont toujours là". Denis Ducarme lui a répondu: "À terme, nous mettrons en place un corps de sécurité qui va remplacer la présence des militaires. Mais jusqu'à la mise en place de ce corps de sécurité, les militaires resteront dans la rue".


 

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