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Le MR veut obliger un chômeur à choisir un métier en pénurie: "Si vous forcez une secrétaire à devenir bouchère, ça a peu de sens"

Le MR veut obliger un chômeur à choisir un métier en pénurie: "Si vous forcez une secrétaire à devenir bouchère, ça a peu de sens"
 
 

En Wallonie, doit-on obliger un chômeur peu qualifié à choisir une formation d’un métier en pénurie ? Cette idée défendue par le MR ne plaît pas du tout au PS.

Dans l’émission "C’est pas tous les jours dimanche" sur RTL TVi, Christophe Deborsu a épinglé une polémique piquante. Le MR souhaite obliger les chômeurs peu qualifiés de se former prioritairement aux métiers en pénurie. Une façon de pousser les demandeurs d’emploi vers les 73 professions en pénurie. "Il y a plus de 250.000 chômeurs en Wallonie. En 2015, si mes chiffres sont bons, seulement 3.000 demandeurs d’emploi ont suivi une formation qui pouvait conduire à un métier en pénurie. J’estime que c’est trop important et donc il faut essayer de les orienter vers ces formations", estime Pierre-Yves Jeholet, le chef de groupe MR au Parlement wallon.


"Est-on obligé de considérer que le chômeur est un profiteur ?"

Cette idée passe mal auprès des socialistes. "Quel choix de société voulons-nous demain ? Voulons-nous une société où nous avons le choix de faire des choses ou une société inclusive ou exclusive ? Est-on obligé de considérer que le chômeur est un profiteur et qu’il faut le forcer à entrer dans un cadre ? Je pense que c’est l’optique qui n’est pas bonne", réagit Bruno Lefebvre, député wallon PS. Selon lui, une telle obligation ne serait de toute façon pas efficace. "Si vous forcez une secrétaire de direction à devenir bouchère parce que le métier est en pénurie, ça a peu de sens", souligne le socialiste.


"Ce n’est pas une rente le chômage"

"Il y a plus de 50 métiers en pénurie. Moi je suis un libéral, donc je suis pour la liberté. Mais je veux aussi que des demandeurs d’emploi retrouvent le marché du travail. Ce n’est pas une rente le chômage. Il faut donc aider toutes ces personnes-là. Et les forcer à suivre une formation d’un métier en pénurie, cela me semble essentiel", rétorque le chef de groupe MR.


"Le but du chômeur, c’est de se réinsérer"

De son côté, la chroniqueuse Emmanuelle Praet avoue ne pas bien comprendre ce débat. "Ici, on parle de personnes non-qualifiées, qui n’ont pas réussi à trouver leur voie et n’ont pas été bien suivies à l’école. Ici, on dit au chômeur, on va vous aider à trouver du boulot là où il y a pénurie. Alors, si ces gens veulent continuer à rester dans un secteur bouché, alors ils vont rester à vie au chômage ou trop longtemps pour eux. Le but du chômeur, c’est de se réinsérer, au moins pour avoir l’estime de soi", souligne la journaliste.


 

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