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Laurie, victime d'attouchements et de coups, dénonce son agression et... est accusée de vouloir faire le buzz: elle se confie (vidéo)

 
 

Laurie Ledoux a été victime d’attouchements la semaine dernière devant le nouveau centre commercial de Charleroi. Lorsqu'elle s'est retournée pour interpeller son agresseur, celui-ci lui a asséné des coups au genou et à la tête. Sa maman, qui l’accompagnait, a elle aussi été insultée et bousculée violemment. Les deux femmes restent profondément choquées de cet acte gratuit. "C’est pas tous les jours dimanche" dénonçait cette violence ordinaire faite aux femmes.

Laurie Ledoux et sa maman sortaient du centre commercial Rive Gauche à Charleroi. Alors que la jeune femme se dirigeait vers un sans-abri pour lui tendre une pièce, un inconnu lui a mis la main aux fesses. Elle s’est alors retournée et l’a interpellé, en lui demandant pourquoi il faisait ça. L’homme a alors craché au visage de sa maman, avant de frapper la jeune femme de 30 ans au visage et au genou.

Une dizaine de jours plus tard, Laurie était sur le plateau de C’est pas tous les jours dimanche pour témoigner. Si les traces des coups se sont estompées, psychologiquement, elle ne va pas mieux. "Au départ, c’était plus physiquement que ça n’allait pas, puis une fois que ça s’est résorbé, j’ai eu beaucoup de partages sur Facebook et je me suis dit, si je le retrouve, que je suis face à face avec lui… Son image revenait petit à petit. Mon cerveau avait banni ce truc de ma tête, et ici, je recommence à avoir les images de plus en plus, de plus en plus fort et ça commence à peser lourd sur le moral", confie-t-elle.

Dans Sudpresse, Laurie avait témoigné: "Je n’étais pas du tout provocante, je portais des jeans, des baskets et un gros pull", des propos qui sonnaient comme une insupportable justification. Elle s’explique: "Je ne disais pas du tout ça dans le sens où je m’excusais de la façon de m’habiller, mais dans le sens où je n’étais pas avec mon écharpe de Miss, je n’étais pas en robe et talons, je ne me promenais pas dans la rue en tant que Miss, et le fait que je sois habillée comme tout le monde, je revenais du travail… C’est ça qui m’a troublée, parce qu’en tant que Miss Namur, à la limite, j’aurais peut-être eu plus de respect, qu’en tant que femme normale. Quand je suis Miss Namur, j’ai plus de respect, alors que ça ne doit pas changer".

Ce qui est interpellant, c’est que lors de cette agression, personne n’a réagi. "On avait juste l’impression qu’on avait mis pause", commente la maman de la Miss. "Les gens sont restés figés, à regarder, et c’est par après que ma fille est tombée à terre. Il y a une dame, que j’aimerais d’ailleurs bien retrouver, qui a porté secours à ma fille, parce que je criais, aidez-nous, appelez la police et surtout l’ambulance".

98% des femmes en Belgique ont été un jour victime de harcèlement de rue. Un chiffre gigantesque mais pas étonnant selon la chroniqueuse
Emmanuelle Praet: "J’ai envie de revenir sur l’aspect vestimentaire, parce que ce qui est dommage, c’est que vous devez vous justifier, en disant que vous ne portiez qu’un jeans, ou que des baskets. Quand bien même, vous seriez en jupe ou avec un petit short… vous êtes jolie, mais est-ce que c’est parce que vous êtes jolie qu’on vous a mis la main au fesses, je n’en sais rien".

Pour la chroniqueuse, il y a un manque fondamental d’éducation au niveau de la jeunesse, même si l’homme était âgé d’une trentaine d’années: "Je suis sûre que derrière l’écran il y a des hommes et des femmes qui se disent, on ne va pas en faire tout un pataquès, et c’est ça qui est dommage".

Laurie a reçu des remarques qui lui reprochaient de vouloir faire le buzz, se faire remarquer… "Au départ, j’avais demandé aux médias qu’ils ne mettent pas Miss Namur, parce que justement j’ai eu des critiques, des commentaires méchants, et c’est même plus ça qui a fait basculer mon moral".

Emmanuelle Praet lui explique qu’elle doit témoigner, pour toutes les femmes. Elle répond: "Je le fais pour que les personnes en parlent, parce qu’on n’en parle pas, jamais à l’école on m’a parlé d’agression en rue, comment on devait faire.


 

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