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Faut-il supprimer la double nationalité après le vote pro-Erdogan en Belgique? "On vise une communauté et c’est hyper dérangeant"

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  • Supprimer la double nationalité: le MR préfère travailler sur l

 
 
 

Dans l'émission C'est pas tous les jours dimanche, Christophe Deborsu et ses invités ont évoqué le vote en Turquie sur le renforcement des pouvoirs de Recep Tayyip Erdogan. La moitié des Turcs vivant en Belgique, dont beaucoup ont la double nationalité, ont voté. Et plus de 77 % d’entre eux ont soutenu le Président et l’extension de ses pouvoirs. Comment expliquer ce vote? Sont-ils conscients des conséquences de ce choix?  Et faut-il, comme le propose une partie de la majorité fédérale, les priver en retour de la double nationalité? C’est en tout cas l’idée soutenue par le député fédéral CD&V, Hendrik Bogaert.

Pour Denis Ducarme, le chef de groupe MR à la chambre, ce vote turc en Belgique traduit plutôt "un échec de l’intégration qu’un échec de la question de la double nationalité". "On s’est battu pour que le Belge qui prend la nationalité américaine ou française puisse garder cette attache avec la Belgique", a-t-il ajouté. Ce qu’il faudrait selon lui, c’est "travailler sur la question de l’intégration. On sait très bien qu’on est en retard sur cette question".

Le spécialiste en communication, Alain Raviart, a lui estimé qu’on visait une communauté dans le débat actuel: "C’est hyper dérangeant parce que je suppose que demain si les Belgo-français votent à 75 % pour Marine le Pen, vous aurez exactement le même discours?". Hendrik Bogaert du CD&V précise que la proposition concerne les passeports non-européens. "Alors, ne parlez pas de valeurs parce que Marine Le Pen je ne crois pas qu’elle défende les mêmes valeurs que nous préconisons, que vous préconisez", a rétorqué de manière cinglante Alain Raviart qui a ensuite poursuivi "Denis Ducarme a raison sur un point, il y a un échec de l’intégration mais cet échec, ce ne sont pas que les communautés étrangères qui en sont la cause, c’est aussi nous le problème. Dans l’enseignement, allez demander aux élèves à 18 ans : ‘C’est quoi nos valeurs?’ Alors là… bonsoir. A un moment, il y a un vrai travail derrière qui peut être fait. Au lieu de régler les problèmes en amont, cette solution que vous proposez en aval ne va juste rien régler du tout. A la limite, ils vont mettre un point d’honneur à choisir la nationalité turque".

Mehmet Aydogdu, conseiller communal PS à Liège a également condamné cette proposition qui selon lui vise à créer une exception constitutionnelle en Belgique: "Moi je vais me retrouver tout à coup comme un Belge de seconde zone. Pour le parti socialiste, c’est inacceptable".


 

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