Marco Van Hees, député fédéral pour le Parti du travail de Belgique, était l'un des invités de l'émission C'est pas tous les jours dimanche sur RTL-TVI. Nicolas Martin, député wallon PS et échevin montois, était également présent. Ils se sont opposés sur la capacité du PTB à monter dans un gouvernement et à y porter la voix des électeurs.
"Nous, on n'a pas d'objection de principe à monter dans un gouvernement", affirme Marco Van Hees, député fédéral du PTB. "Ce n'est pourtant pas ce qui a été dit jusqu'à présent", lui lance alors un autre invité. "C'est ce qu'on a toujours dit, Raoul Hedebouw (NDLR: député fédéral et porte-parole du PTB) et tout le monde l'a répété au PTB", rétorque Marco Van Hees.
Le porte-parole du PTB avait pourtant annoncé "attendre 15 ans"
Le présentateur Christophe Deborsu rappelle ensuite que Raoul Hedebouw avait annoncé laisser un délai de quinze ans avant de monter aux affaires, ce que Marco Van Hees reconnaît. "Il a donné un délai de quinze pour dire que ça n'allait pas se faire en un claquement de doigts", explique-t-il. "Contrairement aux autres partis, on n'est pas intéressé par les postes pour les postes, on n'a pas d'urgence à monter dans un gouvernement", dit le député. "Quinze ans, ce n'est vraiment pas une urgence…", commente ironiquement Christophe Deborsu. Marco Van Hees poursuit ses explications: "Si on monte dans un gouvernement, c'est pour appliquer un véritable programme, et ce n'est pas pour avoir le cœur qui saigne quand on sort du gouvernement".
"Vous ne ferez pas de compromis, donc vous n'irez jamais dans un gouvernement?", lance le présentateur de l'émission pour faire réagir le représentant du Parti du travail de Belgique. "Non pas du tout", balbutie Marco Van Hees. "Ils iront quand ils dirigeront. C'est ce qu'il dit…", en conclut de son côté Christophe Giltay, grand reporter et chroniqueur.
"Vous voulez la majorité absolue alors?", interroge ensuite Christophe Deborsu. "Non, pour nous ce qui est déterminant ce n'est pas seulement le rapport de force qui peut se faire au sein des élections, c'est aussi la pression populaire. Par exemple sur le CETA on a vu une pression populaire importante. Et les lignes bougent…", répond Marco Van Hees.
Une alliance PTB et PS possible?
Plus concrètement, Christophe Deborsu demande si le PTB pourrait s'allier par exemple avec le PS pour diriger une ville ou une commune. "On le fait déjà dans un district à Anvers, on est allié contre Bart De Wever", répond Marco Van Hees. Pour rappel, le Parti socialiste avait proposé au Parti du travail de Belgique de diriger la Ville de Mons à ses côtés, ce que le parti d'extrême gauche avait refusé. "Avec un seul conseiller communal pour nous, on allait se faire bouffer par le PS", explique le député PTB. Même si son parti obtenait plus de conseillers communaux dans une commune, Marco Van Hees affirme qu'il maintiendrait sa ligne de conduite. "Si c'est pour faire une austérité au niveau communal, au niveau régional ou fédéral, on ne le fera pas", annonce-t-il.
Vous divisez la gauche, la gauche sérieuse, la gauche de gouvernement, celle qui prend ses responsabilités
Pour Nicolas Martin, député wallon et échevin montois, la conclusion est claire: "Donc le vote PTB est un vote inutile et vous divisez la gauche, la gauche sérieuse, la gauche de gouvernement, celle qui prend ses responsabilités". Ce à quoi Marco Van Hees rétorque: "Donc pour vous la seule politique possible est la politique d'austérité". "Non, je pense qu'on doit se remettre en question, et c'est ce qu'on fait avec le chantier des idées, on l'a démontré avec le CETA, on a été ouvert à la société civile et on a mené le combat. Au moins quand les gens votent pour nous, ils savent qu'on n'est pas parfait, mais ils savent aussi qu'on sait mouiller notre maillot, qu'on sait prendre nos responsabilités et aller au gouvernement même quand le cadre budgétaire et économique est difficile. Le vote des citoyens doit être respecté. S'ils votent pour vous, vous devez être dignes de leur confiance et oser aller dans les gouvernements et essayer d'appliquer votre programme", conclut Nicolas Martin… une position que ne partage définitivement pas Marco Van Hees.
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