Dans sa chronique BEL RTL Eco ce matin, Bruno Wattenbergh a répondu à plusieurs questions que vous vous posez certainement concernant l’affaire Volkswagen et ses répercussions en Belgique.
Les ventes de certaines Volkswagen diesel sont suspendues en Belgique depuis ce week-end. Qui a pris cette décision?
Alors tout d’abord, ce n’est pas Volkswagen, mais D’Ieteren, l’importateur belge historique, qui a pris cette décision qui ne concerne pas les nouveaux moteurs respectant les normes Euro6, mais bien les moteurs Euro5 qui seraient équipés du fameux logiciel pirate, ce qui ferait quand même 3.200 véhicules neufs en carafe.
Que penser de cette décision ?
C’est la seule possible. Autant adapter les véhicules avant qu’ils soient dans la nature, c’est moins cher à modifier, mais aussi avant qu’ils soient immatriculés parce qu’il y a en effet un véritable risque que les conditions de cette immatriculation puissent changer, notamment pour les véhicules de sociétés dont la déductibilité varie en fonction du niveau de pollution. D’Ieteren, fidèle à sa bonne réputation, a d’ailleurs en quelques jours mis en place un site répondant aux principales questions que pourraient se poser ses clients, en n’oubliant pas de préciser clairement qu’ils distribuaient les produits du groupe, mais sans avoir aucune responsabilité dans ce qu’on peut appeler l’affaire Volkswagen.
Ce chiffre de 3.200, c’est sans compter les véhicules déjà immatriculés ?
Oui, on parle de 500.000 véhicules concernés pour la seule Belgique. Avec un véritable cauchemar à la clé pour les mettre en conformité.
Pourquoi ?
Et bien. D’abord, il va falloir rappeler les véhicules, mettre à jour le boitier électronique, ce qui ne prend que quelques minutes. Au bas mot, si il y a bien 500.000 véhicules concernés, ce que je trouve exagéré, et si l’on ne peut pas attendre le prochain entretien, cette opération pourrait coûter une centaine de millions d’euros, juste pour la Belgique. Mais, ce n’est pas tout ! Que va-t-il se passer avec les voitures qui, après la mise à jour, vont changer de catégorie fiscale ? Ce qui pourrait impacter à la fois leur déductibilité fiscale et les primes environnementales régionales dont elles bénéficient, (les écobonus, les écomalus). Il y a donc potentiellement un triple préjudice. Le 1er dans le chef de l’entrepreneur qui aura choisi un véhicule dont la déductibilité va varier … que va proposer d’Ieteren en collaboration avec Volkswagen ? Que va faire l’administration fiscale ? Le ministre des Finances Johan Van Overtveldt a indiqué hier soir que les citoyens concernés ne devraient pas être désavantagés fiscalement en raison de la fraude du constructeur allemand. Mais alors les gouvernements fédéraux et régionaux vont-ils se retourner contre Volkswagen ? Le 2ème préjudice est donc dans le chef de l’Etat, rien qu’en Wallonie, sur les 10 dernières années, les primes régionales versées aux véhicules les moins polluants avoisinent les 100 millions d'euros. Enfin, il y a le risque de voir des organisations porter plainte contre Volkswagen.
Quand est-ce que nous en saurons un peu plus ?
Et bien l’Allemagne a donné à Volkswagen jusqu’au 7 octobre pour fournir un calendrier permettant de mettre en conformité, non seulement ses véhicules neufs mais aussi ses véhicules d’occasion. Ce calendrier donnera une idée de ce qui est techniquement et logistiquement possible !
Bruno, pour conclure, le chiffre éco du jour ?
Quatre employés sur cinq sont satisfaits au travail, et autant sont engagés, c.-à-d. impliqués pleinement dans leur travail. Mais depuis 2009, le niveau de satisfaction et d'engagement ne cesse de diminuer. C'est ce qui ressort de l'enquête Engagement réalisée chaque année depuis 2009 par le prestataire de services RH SD Worx.
Bruno Wattenbergh
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