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Face aux '4x4 urbains', les breaks et monospaces font de la résistance

Face aux '4x4 urbains', les breaks et monospaces font de la résistance
Le retour du 'break' Volvo.
 
Salon de l'Automobile de Genève
 

Les SUV, "crossovers" et autres 4x4 urbains ont conquis les coeurs des familles européennes, mais certaines marques persistent à proposer des breaks et des monospaces, à en juger par les nouveautés présentées à Genève.

Les travées du 86e salon de l'automobile, qui ouvre ses portes mardi aux médias, vont fourmiller de nouvelles autos hautes sur roues mais sans prétention tout-terrain, segment qui représente désormais près d'un quart du marché européen.

VW, premier groupe du continent, présente ainsi une série de crossovers: le Seat Ateca, l'Audi Q2, le prototype Skoda VisionS et un petit baroudeur des villes sous sa marque Volkswagen.

Toyota, numéro un mondial, sort la version définitive du petit crossover C-HR, aux lignes aussi tourmentées que celles du Nissan Juke dont il vise la clientèle.

Et Maserati (groupe Fiat Chrysler), jusqu'ici synonyme de berlines et coupés puissants, révèle son premier SUV, le Levante, pour tenter de rouler sur les plates-bandes des Porsche Cayenne.

jeep
Le nouveau Cherokee de Jeep.

Renault, qui règne en Europe sur le segment des petits crossovers (segment B, taille de Clio) avec le Captur et a sorti l'année dernière son grand frère le Kadjar, joue cette année la contre-programmation.

La firme au Losange dévoile en effet la quatrième génération du Scénic, qui avait inauguré en 1996, puis dominé, le segment des monospaces compacts en Europe.

Mais la troisième version, lancée en 2009, s'est bien moins vendue que les précédentes: quelque 110.000 unités en moyenne ces trois dernières années, contre jusqu'à 300.000 il y a une décennie.

Les crossovers, Nissan Qashqai en tête, sont passés par là. En 2015, ils sont même devenus le premier segment européen avec 22,5% du marché, selon le cabinet Jato Dynamics. Les monospaces n'en représentent que 10,5%, en chute de 10% par rapport à 2014.

"Les parts de marché qui ont été gagnées par les crossovers ont été perdues par les berlines mais aussi les monospaces", souligne François Jaumain, consultant chez PwC.


Le retour du break Volvo 

Les 4x4 urbains sont loin de s'essouffler, prévient Ferdinand Dudenhöffer, directeur du centre de recherche CAR: "les SUV et pick-ups représentent 60% du marché américain, il y a donc encore des marges de manoeuvre en Europe". La firme IHS voit de son côté les ventes de crossovers du segment B plus que doubler d'ici à 2022.

Quel intérêt pour Renault de continuer à se battre avec le Scénic pour une niche en déclin? "Les constructeurs, du jour au lendemain, ne vont pas se mettre à ne faire que des crossovers et abandonner totalement le monospace", explique M. Jaumain, pour qui "un véhicule comme le Scénic conserve une demande".

De fait, en France, on trouve deux monospaces compacts dans le "top 10" des ventes: le Scénic, sixième, et le Citroën C4 Picasso, dixième. Tous deux existent en versions cinq et sept places. Si certaines marques ont renoncé au segment, les généralistes allemands Volkswagen, Ford et Opel y croient toujours. Et BMW s'y est lancé avec succès avec la série 2 Active Tourer.

Les monospaces ont encore pour eux le fait que "la modularité intérieure est de manière générale un petit peu supérieure" à celle des SUV, selon Yann Lacroix, expert chez l'assureur Euler Hermès.

Clin d'oeil aux crossovers, le Scénic 4, à la ligne musclée, possède une garde au sol augmentée, selon Renault qui, à Genève, renouvelle également la Mégane break, segment lui aussi cannibalisé par les SUV.

Autre nouveau break: le grand V90 sur le stand de Volvo. Un retour aux sources pour le Suédois (propriété du chinois Geely) qui était le spécialiste de ces carrosseries avant de prendre le virage du SUV.

"Je vois dans cette offre de Volvo la volonté d'aller contester la suprématie des Allemands" Audi, Mercedes et BMW, qui règnent sur la catégorie très rentable des breaks "premium", explique M. Jaumain, alors que dans un océan de SUV asiatiques, le sud-coréen Kia va lui aussi montrer à Genève la version break de sa grande berline Optima.


 

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