Depuis la Giulietta de 2010 les Alfistes n’avaient plus grand-chose à adorer. Grâce à l’arrivée (enfin) de la Giulia le manque est comblé. La berline italienne est bien réussie.
Une Alfa doit avoir : une ligne, un moteur, du caractère. Pour la ligne, rien à dire, c’est parfait. Alternance de courbes et de lignes, une agressivité fluide, des proportions bien équilibrées, les amateurs ou non d’automobiles sont unanimes, cette Giulia est belle. La pointe de la calandre affleure toujours avec le sol, les feux étirés affinent la rondeur du capot. La ligne de caisse plonge vers l’avant. Les italiens confirment leur main-mise sur le design automobile. Même constat à l’intérieur, avec des petites touches « sportives » originales, notamment les cadrans de compteurs recouverts d’une petite casquette et le bouton d’allumage au volant, comme dans une Ferrari. Le tableau de bord est superbe, la console centrale prolonge en toute fluidité le combiné d’instruments.
Belle Grande berline
Belle et grande berline, 4M64 de long, mais 1M86 de large, c’est beaucoup, plus qu’une série 3 ou qu’une A4. Tout bénéfice pour l’habitabilité, en hausse aux places avant et arrière, même si à l’arrière c’est encore un peu étroit, la garde au toit est basse et le tunnel de transmission prend de la place, ah oui, c’est une propulsion, et ça c’est chouette. Côté finition c’est à la hauteur, pas encore au niveau des allemandes, mais pas loin, beau raffinement aussi avec quelques détails de déco comme l’encadrement des poignées d’ouverture différent du reste de la sellerie, c’est très joli. Une esthétique qui tranche avec les aspects pratiques, difficile d’avoir les deux, l’ouverture du coffre est assez étroite, la malle en revanche est bien régulière et assez grande, 480L, identique aux concurrentes. En revanche la banquette arrière est fixe, oubliez les achats chez le marchand de meubles suédois.
Mais une alfa cela s’apprécie sur la route, et là on est comblés. C’est une propulsion, la plateforme est toute neuve, conçue pour associer légèreté et rigidité, centre de gravité baissé au maximum, la Giulia offre un châssis fantastique. Direction assez directe, touché de route somptueux, direction précise et mordante, l’ADN est là, on peut enchaîner les courbes en maintenant une conduite dynamique sans craindre le piège. Reste à bien choisir le moteur.
Moteurs limités
Certes il existe une version quadrifoglio, V6, 3L, 510cv, moteur Ferrari à 76.000€, mais ce ne sera pas la version monsieur tout le monde. Pour le grand public c’est le diesel qui est mis en avant. Un 2.2 JTDM de 136, 150 ou 180 cv, de 105 à 99gr CO2. Nous avions la 136cv, et franchement c’est un peu maigre. Heureusement il y a la molette, ce n’est plus un bouton, DNA qui permet d’opter pour la cartographie sport, sinon c’est plat. La boite de vitesse manuelle 6 rapports ou automatique 8 rapports (+2.300€) , avec des grandes palettes au volant est, elle, au-dessus de tout soupçons. La 150cv semble être le minimum pour profiter au mieux de l’agrément de cette Alfa, en attendant le 2 litres essence de 200cv. Il n’en reste pas moins que les versions diesel sont sobres, 7 litres en moyenne et idéales sur les longues distances.
Pour ce qui est de l’équipement notons : un régulateur de vitesse adaptatif, un avertisseur de collision, un système de détection de piétons, un système multimédia de 8,8 pouces avec intégration pour smartphone. Pas mal mais un peu en retrait par rapport aux premiums allemandes, qui c’est vrai vous le feront payer cher et vilain.
Alfa Roméo pur jus
La Giulia est disponible à partir de 31.990€ , un poil moins cher que les rivales, comptez 36.000 pour la 180cv. Elle n’est pas parfaite mais franchement réussie et rejoint les attentes des Alfistes endurcis pour qui les (petits) défauts font aussi partie du jeu. Mais la passion est intacte, le plaisir de conduire aussi, un bon vent de fraicheur dans un monde automobile de plus en plus aseptisé.
Vos commentaires