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RTL INFO a assisté au relâchement d’un faucon pèlerin dans le clocher d’une église à Bruxelles: "Il avait pris son premier envol de manière un peu maladroite" (vidéo)

 
 

Jeudi dernier, un jeune faucon pèlerin est tombé du nid situé à la collégiale d’Anderlecht, l'église située sur la place de la Vaillance. "Il a été découvert par des riverains, à une hauteur d’une dizaine de mètres de haut, sur une corniche, et les particuliers s’inquiétaient de voir cet oiseau impressionnant aussi proche du sol. Il avait un comportement plus ou moins anormal, c’est-à-dire qu’il n’arrêtait pas de crier", explique Nadège Pineau, soigneuse au Centre de revalidation de la Ligue royale belge pour la protection des oiseaux (LRBPO).


Une "revalidation" plutôt rapide

Les pompiers, habilités à manipuler les animaux sauvages, sont venus chercher le rapace et l’ont amené au centre de revalidation, lui aussi situé à Anderlecht. "Nous avons accueilli l’oiseau chez nous, le temps de s’assurer qu’il soit en bonne santé, qu’il n’ait pas de problème pour se nourrir, pas de problème externe ni externe".
© LRBPO


L’animal a été bagué – de quoi assurer un suivi des populations de l’espèce – avant d’être remis au nid dans les 24 heures. "Pour n’importe quel oiseau, l’animal a toujours plus de chances de survie à long terme quand il est élevé par ses parents plutôt que par des humains, donc le meilleur pour lui, c’était qu’il retourne de là où il venait", commente Nadège Pineau.


L'oiseau du ciel par excellence

Vendredi matin, une équipe du centre de revalidation de la LRBPO, accompagnée notamment de Didier Vangheluwe, ornithologue à l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique, se sont rendus à la collégiale pour aller replacer le rapace… là où il a vu le jour. "Il est né au sommet du clocher et avait pris son premier envol de manière un peu maladroite", commente l’ornithologue.


©DVT

Le rapace a donc été remis auprès de ses parents, au sommet du bâtiment, un lieu idéal pour la nidification de cette espèce: "Le faucon pèlerin, c’est vraiment un super prédateur, ça veut dire qu’il se situe tout au sommet des chaînes alimentaires. Et en plus, c’est, par excellence, l’oiseau du ciel. C’est un chasseur aérien, un oiseau qui se nourrit uniquement d’autres oiseaux qu’il capture en vol. En établissant son nid à grande hauteur, il le préserve des prédateurs qui s’essayeraient à manger ses œufs ou ses fauconneaux, et d’autre part, il n’a qu’à se lancer dans le vide pour attraper un courant aérien et partir dans son domaine de prédilection, le ciel, pour essayer d’aller capturer ses proies et les ramener à ses fauconneaux", détaille Didier Vangheluwe.


Un chasseur exceptionnel


Les proies de ce rapace sont variées, comme on a pu le constater, en arrivant à hauteur du clocher. Sur le sol, des restes de pigeons, ou encore, des pattes de poules d’eau. "On a déjà recensé à Bruxelles une septantaine d’espèces d'oiseau proies des faucons pèlerins : ça va des bécasseaux aux râles, en passant par les tourterelles des bois, des courlis, même des canards. C’est vraiment un chasseur exceptionnel".


Et ce chasseur exceptionnel, également réputé pour être l'oiseau le plus rapide du monde en piqué, se porte bien dans la capitale, puisque depuis la première nidification d’un couple à Bruxelles en 2004, la population de faucons pèlerins ne cesse de croître. "On compte cette année 14 couples territoriaux sur l’ensemble de la région de Bruxelles-capitale. Celui qui est installé ici à Saint-Guidon est l’un des plus anciens et réussit ses nidifications chaque année, c’est relativement exceptionnel, parce qu’il est normal que des nidifications échouent. C’est le cas notamment à Saint-Gilles cette année, la femelle a pondu quatre œufs, ils n’ont pas éclos". Actuellement, à Anderlecht, il y a un couple et au moins deux jeunes, dont celui qui a été relâché la semaine dernière.


"Il va reprendre le cours normal de sa vie"

Que va-t-il se passer désormais pour le jeune faucon pèlerin – une femelle, nous a-t-on précisé – qui a été replacé dans son milieu ? "Il va reprendre le cours normal de sa vie, il doit apprendre à chasser, à découvrir son territoire, à voler, ça va prendre plusieurs semaines à plusieurs mois, puis quand cette période tout à fait délicate sera terminée, parce que c’est vraiment à ce moment-là que la vie est la plus difficile pour les faucons pèlerins, il va partir à la recherche d’un nouveau territoire", indique Didier Vangheluwe.


©DVT

Le jeune faucon relâché à Anderlecht ne devrait pas partir bien loin: "Les faucons pèlerins qui nichent sous nos latitudes se dispersent à des distances de quelques kilomètres jusqu’à maximum 200 ou 300 kilomètres de leur lieu de naissance". Ce qui n’est pas le cas de ceux qui nichent plus au nord: "Ils sont poussés par les vicissitudes de l’hiver, ceux qui nichent en Sibérie vont même hiverner jusqu’en Afrique du Sud", précise l'ornithologue.



Deborah Van Thournout


 

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