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Pierre a créé l'un des 7 sites reconnus par la Région wallonne pour la vente d'animaux: "On veut lutter contre les abandons"

Pierre a créé l'un des 7 sites reconnus par la Région wallonne pour la vente d'animaux: "On veut lutter contre les abandons"
 
 

Nous vous en parlions le premier juin dernier, poster une annonce pour vendre ou donner un animal est désormais interdit en Wallonie (pour la Région de Bruxelles, nous faisons le point dans le bas de l’article). Nous avons été contactés par Pierre, de Braine-l’Alleud, via le bouton orange Alertez-nous. Ce jeune homme de 24 ans a lancé une plateforme afin de mettre en relation des personnes qui recherchent un animal de compagnie et des éleveurs qu’il ou un de ses collaborateurs aura rencontrés au préalable. Le site internet a été reconnu comme site spécialisé par le service "Bien-être animal" de la Région wallonne, ce qui est désormais indispensable pour faire du commerce d’animaux sur internet.


"Aujourd'hui, les gens craquent tout simplement, c’est de l’achat impulsif"

L’ingénieur de gestion, qui a terminé ses études l’an passé, nous a expliqué ce qui l’a mené à mettre ce site en place: "Mon dada, c’est d'apporter mes compétences pour solutionner des problématiques. Ça me tenait à cœur, vu que j’ai travaillé dans le secteur du dog sitting", nous dit-il. Pierre, qui nous explique avoir toujours été entouré de chiens, est parti d’un constat pour mettre en place la plateforme Tipaw: "On a remarqué qu’il y avait plusieurs grosses problématiques dans le secteur de l’élevage de manière générale. D'un côté, il y a énormément d’usines à chiots et de personnes qui reproduisent en masse des chiens. De l’autre, il y a énormément d’achats impulsifs de personnes qui achètent des chiens qui ne leur correspondent pas. Par la suite, ce genre de choses amènent énormément d’abandons, et c’est ce qu’on souhaite combattre".

Pierre insiste sur ce dernier point: "Aujourd'hui, les gens craquent tout simplement, c’est de l’achat impulsif. On voit un petit chien mignon, on se dit, moi j’ai besoin de ça, mais on voit par la suite que quand le chien grandit, il ne correspond pas. C’est là-dessus qu’on veut travailler. 


"On travaille avec eux pour voir quels sont ces bons élevages"

Pour ce faire, Pierre a créé une société, et s’est associé à un studio qui aide les entrepreneurs à réaliser leur projet (Make It), notamment pour l’aspect développement du site. Il s'est entouré de l'équipe présente sur la photo ci-dessus: "Stéphanie, responsable de la communication, Emilie, comportementaliste externe nous donnant beaucoup de bons conseils, et Maaike, qui s’occupera du développement de Tipaw en Flandre". L'équipe s'entoure de vétérinaires et autres personnes issues du secteur. "On travaille avec eux pour voir quels sont ces bons élevages, et on leur rend ce qu’on appelle une visite de courtoisie, parce que ce n’est pas un contrôle non plus, on vient vraiment voir comment ça se passe. On regarde s’ils répondent à notre charte de qualité, on va regarder s’ils sont attentifs aux caractères des parents, s’ils étudient la consanguinité, s’ils sociabilisent le chien jusqu'à leur départ..."


Pas de commission sur les chiens

"S’ils sont acceptés comme membres de la plateforme, ils ont une page avec des photos de leur élevage, car chaque fois qu’on envoie une personne sur place, elle réalise aussi un reportage photos". Ils doivent alors payer une cotisation annuelle. Mais la société ne prend pas de commission sur les chiens. Elle tourne donc sur fonds propres dans un premier temps, et commence petit à petit à proposer des services payants, comme des conseils pour bien choisir son chien avec un comportementaliste.


7 sites ont été reconnus pour l'instant

Pierre s’est conformé à la nouvelle législation afin d’être reconnu comme site spécialisé. Parmi les conditions pour être agréé, il faut proposer du contenu rédactionnel "mis à jour régulièrement en rapport avec la détention, l’élevage ou la commercialisation des animaux et dont les annonces concernent exclusivement la commercialisation d’animaux ou de biens et services qui s’y rapportent directement", peut-on lire sur le site du cabinet Di Antonio. Sa porte-parole nous indique que depuis l’entrée en vigueur de la réglementation, 36 demandes avaient été introduites, 19 doivent encore être traitées, et 7 sites ont été reconnus (voir la liste via ce lien). Les motifs de refus les plus courants ? L’absence de ce contenu rédactionnel.


Et à Bruxelles?

Vendre un animal sur internet n’est donc plus à la portée de tout le monde en Wallonie. Et à Bruxelles ? Car depuis janvier 2015, le bien-être animal est une compétence régionale... La Secrétaire d’État bruxelloise au Bien-être animal Bianca Debaets travaille également sur le sujet en Région bruxelloise, nous dit-on auprès de son cabinet. "Il s’agit en réalité de la combinaison de deux dossiers : la réglementation concernant la possession d’animaux et la réglementation par rapport au commerce d’animaux". Le sujet a été transmis pour avis au Conseil bruxellois du Bien-être animal et devait être analysé au sein d’un groupe de travail dès la rentrée du mois de septembre. "Sur base de l’avis qui sera proposé, nous pourrons alors adapter la législation bruxelloise en conséquence".


Une législation assouplie pour les familles d'accueil d'animaux


Le cabinet bruxellois s’inspirera-t-il du décret wallon ? On nous répond que le but de la Secrétaire d’État est d’encadrer la publicité pour la vente des animaux pour éviter les achats impulsifs: "En ce qui concerne les règles pour la possession d’un animal, il s’agit de voir dans quelle mesure la législation peut être affinée. Il ne s’agit pas uniquement de rendre les règles plus strictes, il peut s’agir aussi, dans certains cas, de les rendre plus souples. Cela concerne par exemple la question des familles d'accueil. Les refuges font souvent appel à une famille d'accueil pour un animal, mais une personne qui reçoit un animal doit essentiellement répondre aux normes d'un chenil (contrat avec un vétérinaire, assez d'espace, une reconnaissance…). Or dans ce cas, il faudrait sans doute rendre les choses plus souples pour que des volontaires puissent accueillir légalement des animaux de façon temporaire".


 

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