En ce moment
 
 

Les parents de djihadistes belges peinent à faire reconnaître la mort de leur enfant: "On reçoit des factures à son nom"

 
 

Aujourd'hui, le tribunal correctionnel de Charleroi doit rendre son jugement concernant deux jeunes bruxellois partis combattre en Syrie. Ils sont probablement morts au combat, mais le ministère public n'a aucune preuve. Une peine de 5 ans de prison a été requise. Cette réalité prouve bien qu'il est très difficile pour les parents de ces djihadistes de faire reconnaitre le décès de leur enfant parti et mort en Syrie.


131 sont présumés morts

Selon les derniers chiffres de l'OCAM, 288 personnes sont toujours renseignées en Syrie. 131 sont présumées mortes. Les autorités belges n'ont pas d'interlocuteur officiel sur place pour garantir les décès. Les informations viennent des familles belges, des rebelles ou de l'armée syrienne.

Les parents restés en Belgique sont avertis par un cadre de l'EI du décès de leur enfant. C'est bien souvent la seule chose qu'ils ont.


Les familles demandent simplification des démarches 

Pour faire reconnaître un décès, les parents doivent faire une déclaration de personnes disparues. Aucune famille en Belgique n'aurait encore fait cette démarche. Plusieurs familles voudraient voir ces démarches simplifiées.

Pour parvenir à faire reconnaitre la mort de leur enfant, les parents doivent le déclarer comme personne disparue devant le juge de Paix du dernier domicile de leur enfant. Pour Saliha Ben Ali, dont le fils est mort en Irak ou en Syrie, cette procédure pourrait être simplifiée. Elle était au micro d'Antoine Schuurwegen ce matin sur Bel RTL.


"La seule certitude que j’ai, c’est l’intuition maternelle"

"La seule certitude que j’ai aujourd’hui, c’est l’intuition maternelle. Il n’y a rien d’autre", reconnaît la maman. Ni l’Etat, ni les parents de Sabri n’ont de preuves. Dans certains cas, comme pour Françoise, d’autres éléments sont venus confirmer le décès.

"J’ai reçu le message de quelqu’un qui s’occupe des finances des jeunes là-bas, pour me dire qu’il restait de l’argent sur le compte de mon fils. "Est-ce que vous voulez qu’on vous l’envoie ?"", a-t-on demandé à Françoise. J’avais vraiment la confirmation que mon fils était décédé. 

Mais sans corps, sans confirmation d’une autorité officielle, c’est insuffisant pour l’administration belge.

 
"Il doit résilier lui-même ses abonnements"

Salilah continue de recevoir du courrier pour son fils. "On reçoit du courrier recommandé à son nom, les contributions, le paiement des abonnements téléphonique qu’on ne peut pas résilier parce que c’est lui qui doit le faire…"

Les autorités se montrent très prudentes. Certains djihadistes belges ont été annoncés morts par l'EI avant de réapparaître, comme cela a été le cas pour Abdelhamid Abaaoud ou Tarek Jadaoun.


 

Vos commentaires