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Les enquêtes des CPAS auprès des bénéficiaires d'allocations vont-elles trop loin? Des assistantes sociales sont choquées par les questions

 
 

Certaines personnes peuvent demander un revenu d'intégration auprès des CPAS. Depuis peu, ceux qui en bénéficient doivent se soumettre à un bilan social, une sorte de questionnaire. À Walhain, les assistantes sociales trouvent que certaines questions vont beaucoup trop loin. Nos journalistes Sébastien Prophète et Benjamin Vankeskt ont recueilli leurs inquiétudes et ont interpellé le ministre.

Lorsqu'une personne bénéficie d'un revenu d'intégration, un employé du Centre public d'action sociale invite le bénéficiaire à réaliser un bilan social. Il s'agit d'une obligation, et il doit être effectué dans le cadre de l'accompagnement du bénéficiaire. Pourtant, ce bilan n'influence pas la décision d'octroi du revenu d'intégration, puisqu'il est réalisé une fois la demande acceptée.


Des question très délicates

Il ne s'agit pas vraiment d'un questionnaire précis, mais plutôt d'une liste de critères généraux à aborder. Jusqu'à maintenant, cela se passait lors des discussions entre l'assistant social et le demandeur. Cette fois, les réponses doivent être notifiées par écrit et enregistrées dans le dossier du bénéficiaire. Certaines questions formulées concernent l'estime de soi, l'état de santé, ou encore le budget du bénéficiaire. "Ça reste des questions très délicates, qui ramènent à des valeurs propres à chacun, et par rapport auxquelles autant l'assistant social que la personne se trouvent très mal à l'aise", confie une assistante sociale du CPAS de Walhain.


Y a-t-il un risque que les réponses soient utilisées par d'autres services?

Dans cette commune, le CPAS a récemment reçu la visite d'inspectrices. Elles sont venues rappeler les règles en vigueur. Mais en rédigeant ce genre de bilan social, les employés ont le sentiment que le secret professionnel n'est pas respecté. "C'est une atteinte à la vie privée et à l'intimité de la personne. Il est essentiel que la personne soit puisse préserver son intimité. On pense que ce ne sont pas des question indispensables dans le cadre d'une enquête sociale", estime Yolande Donis, membre du bureau de l'ASBL "Inter-CPAS", section Brabant wallon.

Le personnel craint que les informations collectées quittent le CPAS et soient à terme rassemblées dans une base de données. Et si les assistantes sociales ne remplissent pas les bilans, le CPAS risque de perdre des subventions. "Il y a une grande pression derrière. Les assistants sociaux sont vraiment pris en porte-à-faux", confie Yolande Donis.


Le ministre tient à rassurer

Le cabinet du ministre fédéral de l'Intégration sociale veut rassurer: ce bilan social, dit-il, vise à aider le bénéficiaire en le guidant par exemple vers une thérapie ou vers une formation. Selon le cabinet du ministre Denis Ducarme (MR), les données collectées restent confidentielles.


 

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