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Le patron de l'agence de contrôle nucléaire reconnait avoir été corrompu

 
 

Jan Bens, le directeur de l'agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) - institution dont on attend les balises de sûreté en vue de la prolongation des réacteurs nucléaires de Doel 1 et Doel 2 exploités par Electrabel - évoque, dans un portrait que brosse le journal Le Soir, la "corruption invraisemblable" au Kazakhstan en 1995 où il était en mission pour Tractebel, au cours de laquelle il a lui-même "proposé à d'autres" des enveloppes.

Jan Bens est un ingénieur qui a fait carrière chez Eletrabel. En 1995, Tractebel lui a confié une mission au Kazakhstan, où il s'est retrouvé à la tête d'une entreprise de 10.000 personnes, "avec une corruption invraisemblable". Revenant sur cette période, Jan Bens avoue au Soir que "oui", on lui a proposé des enveloppes et qu'il en a "proposées à d'autres".

Ces aveux ont suscité des réactions de l'opposition. Le député Jean-Marc Nollet (Ecolo) a annoncé une interpellation du ministre de la Sécurité Jan Jambon, le gouvernement ayant mis son sort entre les mains de l'AFCN pour la gestion des impératifs de sûreté rendus nécessaires par la prolongation de Doel 1 et Doel 2. "Peut-on encore avoir totale confiance en Jan Bens?", se demande Jean-Marc Nollet sur Twitter. Selon le chef de groupe Ecolo-Groen, Kristof Calvo, les propos du patron de l'AFCN, "mettent en doute la crédibilité du régulateur". Spécialiste du secteur énergétique, le professeur de l'ULg Damien Ernst estime "quand même dingue que le patron de l'AFCN parle du fait qu'il a été impliqué dans de la corruption".

Sur le fond du dossier pendant, Jan Bens rappelle au Soir que l'AFCN ne donnera "pas le feu vert si Electrabel ne s'engage pas à réaliser" les travaux nécessaires au prolongement de la vie de Doel 1 et Doel 2. Il redit par ailleurs tout le mal qu'il pense de la loi que s'apprête à voter la Chambre jeudi à cette même fin. "J'aime la clarté. Et cette loi est une acrobatie juridique un peu bizarre", indique-t-il.

Le patron de l'AFCN tient également d'autres propos qui ont été allègrement commentés, notamment ceux qui limitent à deux le nombre de morts à Fukushima, un, tombé d'une grue, l'autre noyé. Il critique également son ex-employeur. "Avant, Electrabel, c'était une boîte d'ingénieurs où la technique primait. On construisait de belles centrales qui fonctionnaient bien. Maintenant, le plus important est de faire de l'argent. Cette fierté n'y est plus", constate-t-il.

 


 

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