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Laura, 24 ans, a demandé à être euthanasiée pour souffrance psychique: elle sera morte avant la fin de l’été

 
 

Une jeune femme de 24 ans souffrant d’une maladie psychique a obtenu le droit d’être euthanasiée. Sa souffrance intérieure, qui la ronge depuis longtemps, a suffi à lui donner le droit de mourir.

Depuis quelques jours l’histoire de Laura fait la une des médias flamands. A 24 ans, elle souffre de dépression chronique et a fini par introduire une demande d'euthanasie. Celle-ci devrait avoir lieu cet été.


Un témoignage qui interpelle

Laura, qui habite en Flandre occidentale, a rencontré Simone Maas, journaliste du quotidien De Morgen, avec qui elle a eu un entretien poignant. La journaliste la décrit comme une personne "calme, équilibrée et sûre d’elle". Pourtant, elle dit endurer une souffrance psychique insupportable. "J’ai l’air très calme maintenant, mais probablement que tout à l’heure je me roulerai par terre à cause de la douleur que je m’inflige. Mon combat intérieur n’a jamais de fin", confie-t-elle.


"Mes amis et ma famille ont compris"

Laura dit souffrir de dépression depuis toujours et souhaite mourir "depuis la maternelle". Elle a fait plusieurs tentatives de suicide et s’est automutilée. Après une grande histoire d’amour qui s’est mal terminée, elle a décidé de se faire interner et a entrepris les démarches pour se faire euthanasier. "Mes amis et ma famille ont compris. Ils connaissent mon histoire et savent que c’est la meilleure solution pour moi", raconte-t-elle.


"Une infection psychiatrique"

La jeune fille a obtenu l’avis favorable de trois médecins. Les conditions sont donc réunies pour que la procédure suive son cours, comme l’explique Jacqueline Herremans, avocate et membre de la commission de contrôle euthanasie : "Elle souffre d’une infection psychiatrique – il s’agit bien d’une infection médicale grave-, et dans le cas de Laura, incurable. Tout a été tenté. Elle exprime des souffrances qui sont d’ordre essentiellement psychique. Elle se trouve dans cette situation depuis des années et vit un enfer au quotidien."


Le cas de Laura n’est pas isolé

En 2014, une soixantaine de personnes souffrant de maladie neuropsychiatrique (comme la maladie d'Alzheimer) ont opté pour l’euthanasie, soit 3% du total des euthanasies. Une loi du 28 mai 2002 autorise en effet les patients à faire une demande d’euthanasie quand leur "souffrance physique et/ou psychique est constante, insupportable et inapaisable."


Les demandes en augmentation

1928 euthanasies ont été pratiquées l'année dernière, et les demandes devraient continuer à augmenter. "Je pense qu’il y aura une augmentation, mais pas une augmentation exponentielle dans les années prochaines", précise Jacqueline Herremans. Pourquoi ? "Parce que demander une euthanasie n’est jamais quelque chose de facile. Et accepter pour le médecin de pratiquer une euthanasie, n’est jamais quelque chose de banale", explique-t-elle.


 

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