Que l'on soit enfant ou adulte, on apprécie souvent les monstres et les films d'épouvante. Mais pourquoi aime-t-on se faire peur? La réponse avec Vincent Jamoulle et Gaëtan Delhez pour RTL Info.
Regardez un film d'horreur, marcher seul dans la forêt lors d'un jeu de nuit, ou imaginer une situation qui fera réagir l'autre… La peur, c'est un rendez-vous avec ses limites. Aller à sa rencontre, c'est une sorte de rite d'initiation.
Chris Paulis est docteur en anthropologie à l'Université de Liège, elle explique que "se faire peur c'est savoir qu'on contrôle, on va montrer qu'on est puissant, qu'on sait aller au-delà des forces des autres, au-delà des forces du mal, au-delà de sa crainte,… qu'on est audacieux". Et elle ajoute: "D'ailleurs c'est quelque chose qui fait partie de la construction des qualités masculines. Les hommes devaient partir à l'aventure, ils devaient aller chasser donc il fallait leur apprendre à ne pas avoir peur".
"Personnellement, je n'ai pas vite peur de quelque chose parce que mon père était dompteur de lions" raconte un passant. Une jeune fille quant à elle confie qu'elle "dort mal" après avoir regardé un film d'horreur. "Entre amis c'est drôle sur le moment même, c'est après que c'est moins drôle" analyse-t-elle.
Comme avec Halloween le jeu avec la peur se déroule souvent dans un cadre bien délimité. "On a peur mais on sait qu'il y a un espace-temps délimité et qu'après tout va redevenir normal. Dans cet espace-temps, vu qu'on a une peur qui est plus ou moins volontaire, elle déclenche de l'adrénaline. Et l''adrénaline fait partie des hormones du plaisir!" précise l'anthropologue.
Zombies, squelettes,... La peur passe souvent par la représentation de la mort. A une époque où les enfants sont de plus en plus éloignés des funérariums et des cimetières, les jeux qui suscitent la peur restent une manière d'aborder le thème de la mort avec les plus jeunes.
Vos commentaires