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Des drones à caméras thermiques pour surveiller la population pendant les fêtes: une zone de police flamande s'est équipée

Des drones à caméras thermiques pour surveiller la population pendant les fêtes: une zone de police flamande s'est équipée
©RTL INFO
 
CORONAVIRUS
 

Pour vérifier que nous respectons bien notre "bulle sociale" pendant les fêtes, des contrôles seront mis en place un peu partout. Dans la province de Limbourg, la police a même prévu d'utiliser des drones, avec des caméras thermiques, pour s'assurer qu'il n'y ait pas de grands rassemblements ni de feux d'artifice, puisqu'ils sont interdits. Est-ce vraiment légal ? Pourrait-on le faire aussi à Bruxelles et en Wallonie ?

Une zone de police du Limbourg va utiliser des drones équipés de caméras thermiques pour surveiller la population pendant les fêtes de fin d’année. Ces caméras sont capables de détecter une présence humaine la nuit, y compris à l’intérieur de bâtiments. "Les images que l’on reçoit, qu’elles soient thermiques ou normales, aident les équipes à vérifier si les mesures corona sont respectées, notamment pour les feux d’artifices interdits. Notre but n’est certainement pas d’aller dans les jardins privés. Nous n’utilisons pas les drones pour ça", explique Yves Bosmans, policier à Genk. 

Est-ce légal ?

La police assure qu’elle ne filmera pas à l’intérieur des habitations. Pourtant, en utilisant un drone, cela va forcément arriver. "Dans la pratique, évidemment, quand on survole un quartier, on va survoler les habitations, les rues, les parcs. On va survoler les rues, les parcs, un mix des lieux publics et des lieux privés", commente Frank Schueurmans, conseiller à l'Organe de contrôle de l'information policière.

L’utilisation de telles caméras, filmant des lieux privés, est-elle légale ? Nous avons posé la question à l'avocat Cédric Bernes. "L'utilisation des caméras et des drones est légale pour les services de police, c'est prévu par un texte de loi. Mais il faut que cela soit fait dans certaines finalités et avec un respect de l'intimité et de la vie privée de la personne qui est filmée".

"C'est évidemment la porte ouverte à toutes les dérives"

Des recours seront donc possibles pour les citoyens en cas d’amende, car l’interprétation du texte de loi est large. Des caméras qui nous surveillent chez nous... Sommes-nous en plein roman de science-fiction ? "C'est évidemment la porte ouverte à toutes les dérives, parce qu'on constate qu'il y a de plus en plus de possibilités d'ingérence au sein du domicile et des habitations privées, et donc, par définition, du respect de la vie privée. Cela peut ouvrir certaines portes qui doivent, à mon sens, rester relativement fermées", estime Maître Bernes. 

Les zones de police de Liège, Charleroi, Namur et Bruxelles ne prévoient pas l’utilisation de drones pour contrôler les fêtes de fin d’année.


 

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