A partir de 2019, les Wallons devront débourser 50 euros chaque année pour venir en aide aux personnes en perte d'autonomie.
Le gouvernement wallon a adopté le principe de "l’assurance autonomie", un mécanisme de solidarité pour aider les personnes en situation de dépendance. Cette nouvelle contribution permettra de financer les aides à domicile pour ces personnes qui ne peuvent plus se débrouiller seules. L'assurance autonomie financera donc ces aides essentielles mais coûteuses. La contribution sera de 50 euros par an pour les plus de 26 ans dès 2019 et 25 euros pour les Wallons disposant de faibles revenus.
Elle permettra donc de venir en aide aux personnes en situation de dépendance, cela concerne les malades, blessées, en perte d’autonomie, mais aussi les Wallons âgés de 65 ans et plus qui ont des revenus limités.
"Je ne sais plus m'assumer suffisamment"
Christiane, une femme de 80 ans, a fait le choix de rester chez elle malgré la maladie. "Je peux encore faire les courses moi-même mais porter les gros poids je ne sais plus. Si je n'avais pas ce système d'aides, je ne saurais pas rester chez moi seule. Ce n'est pas possible. Je ne sais plus travailler, je ne sais plus m'assumer suffisamment", a avoué Christiane au micro d'Antonio Solimando. "Au lieu de s'offrir des grandes vacances, on raccourcit les vacances. Je trouve quand même qu'on est beaucoup mieux chez soi. Tant que je peux le faire sans trop de difficultés, je préfère quand même être chez moi. J'ai beaucoup plus d'indépendance. Je fais ce que je veux. Je mange les repas que je veux, je me repose quand je veux. Je suis libre", a confié l'octogénaire.
"Le rôle de la famille est d'être là pour les soutenir"
Comme pour Christiane, quand on perd de l'autonomie à cause d'un accident ou de l'âge, les aides à domicile deviennent indispensables. Elisa, une infirmière à domicile, explique que tous ses patients ne parviennent pas à se payer les aides nécessaires. "Il y a une dame qui a un tout petit revenu. Après les frais de pharmacie, de médecin, son loyer, ses charges et ses repas chauds, il ne lui reste absolument rien. Donc sa maison n'est pas tout à fait en ordre. Ses vêtements ne sont pas lavés régulièrement. Elle vit dans une certaine précarité", précise-t-elle.
Il arrive que des proches tentent d'assumer eux-mêmes ce rôle pour des raisons financières. Mais parfois d'autres problèmes s'y ajoutent. "Cela engendre des conflits. Ce n'est pas le rôle de la famille de s'occuper d'une personne. Le rôle de la famille est d'être là pour les soutenir, leur rendre visite. Mais pas du tout de prendre en charge une personne dans sa globalité", ajouté Elisa.
Un budget de 416 millions a été validé jeudi en conseil des ministres. La nouvelle contribution des Wallons constitue un quart de ce budget. A noter que ce sont bien les contours et le principe, de cette assurance qui ont été adoptés. Des textes de loi devront venir finaliser la mesure.
"Deux branches"
La ministre wallonne de l'aide aux personnes, Alda Greoli, était l'invitée de 7H50 ce matin sur Bel RTL. Elle a expliqué que cette assurance autonomie se concrétisera en "deux branches" : "Pour les plus de 65 ans, en perte d'autonomie, c'est de l'argent sonnant et trébuchant qui leur est octroyé en fonction de leurs revenus", explique la ministre. Le deuxième pilier, c'est "lorsque vous êtes à domicile, quel que soit votre âge, un jeune, un enfant, un handicapé aussi, vous recevez une possibilité d'avoir un certain nombre d'heures d'aide. Ce sont des heures d'aide familiale, d'aide-ménagère, de garde à domicile. Ca soutient non seulement la personne, mais aussi son entourage", a enfin expliqué la ministre à Antonio Solimando.
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