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Aucun de ces enseignants ne s’imagine travailler jusqu’à 67 ans: qu’est-ce qui rend leur métier si pénible?

 
 

Les organisations syndicales de l'enseignement se sont penchées, à Liège, sur la pénibilité du métier d'enseignant. Qu'est-ce qui rend ce métier pénible? Les professeurs avancent plusieurs raisons.

Isabelle gère une classe de sixième primaire depuis 28 ans. Elle a de plus en plus de mal avec le bruit. "À la moindre chose, comme prendre un cahier ou une feuille, ça fait directement du bruit. C’est quelque chose qu’on supporte difficilement l’âge venant", explique-t-elle.

Jérôme apprend à lire et à écrire depuis 15 ans. Il a parfois l’impression de faire plus d’éducation que d’apprentissage.

"Pas plus tard que hier dans la cours de récréation, j’interpelle un élève, je lui demande de venir et cet élève ne vient pas... Les difficultés avec la discipline à l’école, c’est quelque chose de terriblement usant", confie Jérôme, instituteur de 1ère primaire depuis 15 ans.

19 ans de Néerlandais en secondaire, puis 20 en haute école, Michèle encaisse mal les derniers décrets qui balisent son dernier métier. "Nous avons énormément de tâches administratives, de réunions à faire et tout ça en plus de notre travail de professeur", déplore-t-elle.

Isabelle enseigne le français en fin de secondaire depuis 19 ans. Elle rêve d’une classe avec une petite vingtaine d’élèves. "On peut monter jusqu’à 32 parfois. Donc, les conditions, imaginez un prof de langue qui veut faire parler ses élèves, ça devient totalement impossible", regrette-t-elle.

Pierre donne cours de religion depuis trente ans. Les jeunes d’aujourd’hui qui s’expriment beaucoup plus qu’avant, lui demandent beaucoup d’énergie. "Ce sont des élèves qui sont habitués à prendre la parole, heureusement, mais c’est très exigeant, on doit tout le temps faire d’imagination, de créativité pour aller chercher l’attention de l’un à gauche, de l’autre à droite", explique-t-il.

Carla est prof de math depuis trente ans dans le secondaire professionnel. En face d’elle, beaucoup de jeunes en décrochage qui n’ont pas choisi cette filière. "Il y a un côté intéressant, fatalement parce qu’on est en train de ‘réparer’ le jeune mais c’est d’un côté assez pénible parce qu’il faut les remotiver. En plus je donne cours de math. À faire, je ne le referai pas", raconte-t-elle.

De la maternelle au supérieur, aucun d’entre eux ne s’imagine continuer jusque 67 ans.


 

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