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Air pollué en Wallonie: les chiffres communiqués au grand public sont-ils faussés? (vidéo)

 
 

Et si nous étions tous en train de nous empoisonner? L’association de défense de l’environnement Greenpeace accuse les autorités de sous-estimer le problème de la pollution de l’air. Elle menace même les deux ministres responsables de l’Environnement, le wallon Carlo Di Antonio (cdH) et la flamande Joke Schauvliege (CD&V), d’une action en justice.

Greenpeace observe de pics de pollution particulièrement importants aux abords des écoles aux heures d’arrivée et de sortie d’école et fait remarquer que les enfants sont encore plus sensibles que les adultes à l'inhalation d'air pollué par le dioxyde d'azote. Les poumons de nos enfants sont-ils menacés?

"Ce qu'on dit dans un premier temps, c'est que la qualité de l'air est mal évaluée en Wallonie. Ce n'est pas illégal, cela respecte la législation européenne mais les stations fixes de mesure de pollution atmosphérique dans les milieux urbains se trouvent parfois dans des lieux qui ne sont pas du tout représentatifs des pollutions atmosphériques auxquelles on est exposés chaque matin", explique Juliette Boulet, la porte-parole et chargée de projet Climat et Énergie à Greenpeace, sur le plateau de "C'est pas tous les jours dimanche". "Nous mettons aussi en évidence que le dioxyde d'azote qui vient des véhicules diesel est très toxique et touche beaucoup la santé des enfants."


"C'est extrêmement mal évalué"

S'il existe quelques stations de mesure de pollution atmosphérique en ville dans les centres de Charleroi et de Liège, d'autres ne seraient pas idéalement situées. "Par exemple pour ce qui est de Namur, de Mons, d'Ottignies et de Louvain-la-Neuve, ce n'est pas bien évalué. A Mons, par exemple, elle est située dans une rue qui mène au Grand Large (le plan d'eau artificiel). Il n'y a pas beaucoup de circulation et c'est dans un endroit très vert. Ce n'est donc pas représentatif", déclare Juliette Boulet. "On se retrouve face à des données européennes ou on peut dire qu'en Wallonie, il fait plutôt bon vivre mais en ce qui concerne l'exposition au dioxyde d'azote qui provient des véhicules diesel dans les centres-villes, c'est extrêmement mal évalué."

Les chiffres communiqués au grand public sont-ils dès lors faussés? Pour le ministre de l'Environnement, Carlo Di Antonio, présent sur le plateau de "C'est pas tous les jours dimanche", la réponse est "non". 

"On ne cache aucune vérité car nous avons 18 stations fixes pour les oxydes d'azote alors que la règle européenne est d'en avoir six. Nous avons aussi 17 stations mobiles. Nous respectons donc la légalité et les normes", affirme-t-il. "La Wallonie en comparaison avec le reste de l'Europe, n'a pas de soucis à se faire. Nous sommes même 50% en-dessous de ce qui étaient les taux d'oxyde d'azote en 1995."


Des stations de mesures mal situées?

Selon lui les stations de mesures sont bien placées. "Elle sont aux bons endroits puisque, par exemple, dans les deux villes les plus touchées que sont Charleroi et Liège, elles sont vraiment au centre-ville. Par contre là où je suis d'accord, c'est que les normes européennes, les 40 microgrammes, ne sont pas suffisamment sévères. Nous devrions pouvoir faire mieux. Nous y travaillons en menant un série de mesure qui viseront le véhicule diesel pour l'interdire d'ici 2030. Aujourd'hui, nous sommes en capacité de mesurer correctement les taux. Cela ne peut pas être contesté. Je veux bien qu'on ait un objectif d'être plus ambitieux que les normes mais nous ne pouvons pas accepter les contestations."


 

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