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À 11 ans, Lola s'est inscrite sur un réseau social pas comme les autres: créé en Wallonie, il est sécurisé pour les enfants

 
 

Une entreprise wallonne a mis au point un réseau social dédié spécifiquement aux enfants de 8 à 13 ans. Soit juste avant qu'ils aient l'âge légal pour s'inscrire sur Facebook. Son nom: Kiboox. La particularité est qu'il est convivial pour les enfants, et que les parents y jouent un rôle important. Aurélie Henneton et Xavier Preyat ont interrogé des utilisateurs et les concepteurs du site.

À 11 ans, Lola fait ses premiers pas sur un réseau social avec des jeunes de son âge. Mais elle n'est pas seule: sa maman est à ses côtés. Profil, journal, chat, c'est ici une fenêtre ouverte sur le monde… en sécurité. "Ça me semble risqué d'envoyer des photos, on peut se moquer de moi, à l'école aussi, ou à l'extérieur. Je suis prudente", confie Lola.

Sur ce réseau social, les parents sont invités et actifs. C'est à eux, par exemple, de valider les demandes d'ami et les publications. Ils sont même avertis en cas de gros mots. "Il ne faut pas se cacher, ils vont grandir avec. Leur interdire complètement, ce n'est pas la bonne solution. Parce qu'il y a une demande de l'enfant, des amis aussi. Là en étant à côté d'elle on peut un peu la guider, lui montrer ce qui est bien et moins bien", explique Catherine, la mère de Lola.


De nombreux enfants sont déjà sur un réseau social avant 12 ans

40% des enfants de 9 à 12 ans sont déjà présents sur un réseau social, d'après un chiffre de Child Focus. La classe de Lola n'échappe pas à la statistique, et ce n'est pas sans risque. C'est cela qui a donné l'idée au créateur de Kiboox, grand-père et neurologue. Il en parle d'expérience: "Ils utilisent les réseaux sociaux, se mettent sur la toile pour se montrer, ils mettent une grande partie de leur intimité, et c'est habituellement de trop. Et souvent ils sont déçus des réactions des autres et ça crée parfois des pathologies, des syndromes dépressifs, même des suicides, on en a connu l'année dernière encore", indique Joseph Francart.

Le réseau est privé et fermé: les profils ne sont pas référencés sur internet. "Même si quelqu'un, un intrus, arrivait sur le site, il ne pourrait pas facilement entrer en contact avec les enfants puisque les parents doivent de toute façon accepter la demande d'adhésion. Il y a plusieurs systèmes mis en place pour sécuriser au maximum les informations personnelles des parents et de la famille, et pour que l'enfant se sente en sécurité", précise Gilles Debatty, développeur du réseau social.

Dans les écoles, l'outil peut aussi permettre de faire vivre l'histoire des classes, loin des regards extérieurs.


 

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