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Le président de la commission Kazakhgate élu et critiqué: "Le plus important, c’est le travail, pas le procès du président" (vidéo)

Le président de la commission Kazakhgate élu et critiqué: "Le plus important, c’est le travail, pas le procès du président"
 
 

Eric Massin, député PS et membre de la Commission Kazakhgate, était l’invité de Bel RTL ce matin. Au lendemain de la désignation de Francis Delpérée (cdH) à la présidence de la commission, il s’exprime sur les critiques qui émanent de la classe politique.

Vous faites partie de cette fameuse commission d’enquête Kazakhgate, pour faire la lumière sur la façon dont on a adopté la transaction pénale. Avec le cdH Francis Delpérée président, vous critiquez finalement ce choix ?

« Je ne critique pas le choix. Il y a des institutions, des modes de fonctionnement au niveau de ces institutions… La présidence venait au cdH, qui a posé le choix de Francis Delpérée. On sait bien qu’il y a certaines réserves ou, en tout cas, certaines règles à devoir suivre pour respecter l’impartialité de la commission. »


Elle est un peu entachée cette impartialité aujourd’hui ? Il y a eu une série de révélations dans la presse qui ont sali un peu son image…

« J’ai entendu comme tout le monde. Mais aujourd’hui, c’est le Kazakhgate qu’on doit mener, c’est-à-dire faire la lumière sur d’éventuels trafics d’influence, sur la manière dont une loi a pu être prise, mais aussi sur la manière dont le pouvoir judiciaire a fonctionné, et non pas faire le procès du président. Francis Delpérée a bien affirmé que lorsqu'il serait en cause, lorsqu’il serait confronté à des auditions, par exemple, de personnes qui ont touché à cette loi de réparation dont il est le signataire, il ne présiderait pas. D’autres vice-présidents pourront présider à sa place. On a, par exemple, dans la commission Vincent Van Quickenborne qui était ministre à l’époque. Il n’aurait pas dû faire partie de la commission… Donc je crois que le plus important, c’est le travail. »


Quand on installe une commission qui est censée restaurer la confiance de la classe politique vis-à-vis des citoyens pour faire la lumière sur un certain nombre de pratiques, n'a-t-on pas loupé son objectif quand il y a autant de polémiques sur son président, avant même le début des travaux ? N’est-ce pas toute la classe politique qui est éclaboussée ?

« La classe politique est éclaboussée par le comportement de certains. Et ce comportement, c’est d’avoir, à un certain moment, voulu faire le procès du futur président et de ne pas avoir voulu jouer le jeu de l’installation rapide de cette commission. Je ne veux pas rentrer dans des jeux politiciens. Au niveau du parti socialiste, on a dit qu’on ne rentrait pas dans ce type de jeu, dans ce type de polémique, alors qu’on nous a proposé de présenter un candidat de l’opposition, de présenter quelqu’un en remplacement de Francis Delpérée. Il y a un choix qui a été posé, respect des règles démocratiques, respect des règles mises pour respecter l’impartialité… »


Pendant toute la durée des travaux, vous n’allez pas contester le président de la commission ?

« Je ne vais pas contester le président, mais je participerai aussi à la prise de décision pour que ces règles soient respectées puisque je suis un des rapporteurs de la commission et donc faisant partie du bureau. »

Lors de cette interview, Eric Massin s’est également exprimé sur les récents propos du prince Laurent.

Un mot sur cette polémique qui touche le prince Laurent aujourd’hui. Il en a marre d’être « emmerdé par certains politiques » sur la gestion notamment de ses fondations. Il faut le sanctionner pour ce type de propos ?

« Je peux comprendre qu’à un certain moment, il en ait marre de subir les attaques, entre autres, par exemple, de la N-VA qui demande des comptes systématiquement. Mais il doit comprendre aussi qu’il reçoit une dotation et donc il faut rendre des comptes à la population, à ceux qui donnent de l’argent. »


Comment faut-il le sanctionner ?

« Je ne parle pas nécessairement de sanction, mais effectivement avoir une bonne discussion avec lui en lui disant : ‘Je crois qu’à un certain moment, vous devez vous taire. Vous ne devez pas prendre des positions qui mettent en difficulté ou en danger la fonction de la royauté’. »


Qu’est-ce que vous attendez du Premier ministre ?

« Le Premier ministre doit le rencontrer, le rappeler à l’ordre et lui dire : ‘Votre Altesse, attention que demain, vous pouvez comprendre que le pouvoir risque de supprimer votre dotation si vous voulez prendre votre liberté’. »


Quand il dit qu’il a payé plus à l’Etat qu’il n’a reçu. Vous qui êtes président du CPAS à Charleroi, comment prenez-vous ces propos ?

« Quand je vois le montant que reçoivent mes bénéficiaires du CPAS quand ils sont isolés, un peu plus de 800 euros, c’est vrai qu’ils ne paient pas d’impôts, mais je trouve cela un peu déplorable comme commentaire. »


C’est indécent ?

« Je trouve que pour les gens qui se trouvent dans la même situation que ceux que je côtoie tous les jours, il y a une forme d’indécence. »


 

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