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La "commission attentats" remet son rapport final: qu'a-t-elle fait pendant un an et demi?

 
 

La Belgique aurait-elle pu éviter les attentats du 22 mars ? La question n’a pas pu être tranchée par la commission d’enquête parlementaire. Son rapport a été présenté ce jeudi après-midi à la Chambre. Du coté des victimes, on estime qu’il y a des avancées, mais qu’il reste beaucoup de problèmes à régler.

La Chambre débat jeudi en séance plénière des constats et recommandations de la commission d'enquête sur les attentats du 22 mars, point final de 18 mois de travaux qui ont suivi l'attaque terroriste la plus meurtrière que la Belgique ait vécue en temps de paix. La commission a accouché de quatre rapports, qui ont tous fait l'objet d'un consensus des groupes politiques de la Chambre.

Le mandat de la commission défini au mois d'avril comportait trois volets: le travail des services de secours le 22 mars, la façon dont l'architecture de sécurité belge a fait face à la menace terroriste et le développement du radicalisme en Belgique.

Chacun des volets a fait l'objet d'un rapport intermédiaire, en plus d'un rapport particulier consacré à l'aide aux victimes d'actes terroristes et au statut de celles-ci.

Les auditions ont été nombreuses, aussi bien d'acteurs de terrain que d'experts. Plusieurs d'entre elles ont eu lieu à huis-clos, notamment quand elles ont concerné des enquêtes en cours.

Dans le cadre de son deuxième volet, la commission s'est concentrée sur trois cas particuliers: les frères Abdeslam, kamikazes de Paris, les frères El Bakraoui, kamikazes de Bruxelles, et Oussama Atar, soupçonné d'être le cerveau des attentats et à propos duquel de nombreuses zones d'ombres subsistent, en particulier le rôle que les autorités belges ont joué auprès de lui à partir de 2006. Les rapports n'en disent mot mais l'étude de ces cas a alimenté les recommandations sur le deuxième volet.

La polémique n'a pas été évitée

Si les commissaires ont pu trouver un consensus, la commission n'a toutefois pas échappé à la polémique. Deux cas ont attiré l'attention des médias et impliqué un travail d'équilibriste pour établir des constats: les accusations portées par le ministre de l'Intérieur Jan Jambon contre l'officier de liaison de la police à Istanbul et la participation du président de la N-VA Bart De Wever à une réunion de la haute hiérarchie policière le lendemain des attentats.

La tension était également perceptible lors de l'audition du directeur de la Grande Mosquée de Bruxelles qui a révélé un gouffre entre les parlementaires et les dirigeants de ce lieu emblématique de l'islam en Belgique.

Quelles recommandations ?

Les recommandations de la commission sont variées: communication directe du centre de crise en cas d'attentats, intégration des plans d'urgence et prise en compte du risque terroriste, réforme des services de renseignement, meilleur échange d'informations entre les services, création d'un guichet unique pour les victimes et mécanisme de subrogation de l'Etat pour faciliter leur indemnisation, rupture de la concession accordée à l'Arabie saoudite pour la Grande Mosquée de Bruxelles, apprentissage d'une des langues nationales par les imams prêchant en Belgique, formation des gardiens de prison à détecter le radicalisme, désignation d'un officier de liaison avec les opérateurs privés d'internet (l'un des vecteurs majeurs du radicalisme), etc.

Le travail parlementaire ne s'arrête toutefois pas à ces recommandations. Pour s'assurer de leur mise en œuvre et rester vigilant face à l'évolution du terrorisme, la commission d'enquête recommande la création d'une commission de suivi.


 

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