L'agresseur de Raoul Hedebouw, porte-parole et député du parti PTB a été placé sous mandat d'arrêt par un juge d'instruction liégeois.
Le meeting du PTB organisé lundi à Liège a été marqué par l'agression à l'arme blanche de Raoul Hedebouw. Alors qu'il s'apprêtait à monter sur la scène de la place Saint-Paul vers 11h00, le député fédéral a été attaqué par un homme seul, qui a ensuite été interpellé.
Reconnu coupable de rébellion lors d’une bagarre générale
On en sait maintenant plus sur cet homme. Il est d’origine turque, né en 1954, et a été condamné en 2010 par le tribunal correctionnel d’Anvers pour coups à un policier. Il avait été reconnu coupable de rébellion lors d’une bagarre générale. Faits qu’il aurait cependant toujours contestés en écrivant à la justice, en écrivant aussi à des parlementaires. Dans sa poche, ce lundi matin, il y avait des dizaines de tracts rédigés dans un français approximatif. Il y traite Raoul Hedebouw de "charlatan" et d’"imposteur" car il n’aurait pas répondu à ses courriers.
Pas de signes de déséquilibre mental
D’après les premières constations des policiers, il ne présenterait pas de signes de déséquilibre mental. Il n’a pas encore pu être entendu par un juge qu’il s’exprime en turc principalement et qu’il a demandé à ce qu’un traducteur juré assermenté soit à ses côtés pour traduire ses propos. Le traducteur juré qui a été trouvé habite dans la région de Bastogne et ne pouvait pas arriver à Liège avant la fin de la journée. L’agresseur devrait donc pouvoir être entendu par les enquêteurs en mardi. Il sera ensuite présenté à un juge d’instruction pour connaître ses éventuelles, s’il les exprime, motivations sur le geste qu’il a commis ce lundi matin. Un mandat d'arrêt a été requis à son encontre pour coups et blessures volontaires envers un député et pour port d'arme sur la voie publique sans motif légitime.
"Les tracts font état d’une désillusion, d’une désapprobation par rapport à la société en général et les institutions"
Le parquet a fait une demande d'expertise psychologique et psychiatrique de l'homme, qui a été retrouvé en possession d'une bombe lacrymogène, d'un petit couteau de cuisine et de divers tracts. Sur un de ceux-ci, tâché de sang, on peut lire que l'agresseur reproche au porte-parole du PTB de ne pas l'avoir contacté l'année passée alors qu'il le lui avait demandé. Il y traite Raoul Hedebouw de "Monsieur charlatan, bla bla, imposteur, super profiteur". Dans ce document, il demande également au député de "poser une question au ministère des industries de la justice (sic) parce que l'argent d'abord pour le peuple (sic)". "Il appartiendra à l’enquête, en fonction des devoirs qui vont être posés, de pouvoir déterminer la nature exacte de l’acte et les déterminations de l’intéressé. Les tracts qui ont été retrouvés effectivement sur ce dernier, si c’est lui qui les a écrit évidemment parce qu’à ce stade on ne peut encore l’affirmer, font état d’une désillusion, d’une désapprobation par rapport à la société en général et les institutions", a expliqué Catherine Collignon, premier substitut du procureur du Roi de Liège.
S'il s'agit d'une agression politique, le suspect risque 4 ans de prison. Si tel n'est pas le cas, il encourt une peine de 2 ans, précise le parquet.
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