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18 communes luxembourgeoises s’opposent à la réforme de la Protection civile: "Certains sont considérés comme des sous-citoyens"

 
 

Plusieurs communes luxembourgeoises s'opposent au projet du ministre de l'intérieur qui prévoit de réformer les services de protection civile. De 6 on passera à deux casernes. Une en Flandre et une en Wallonie. Un reportage de Christophe Clément et François-Xavier Van Leeuw.

"Nous voulons poursuivre le combat et nous allons utiliser toutes les armes qui sont en notre possession aujourd’hui", affirme Dimitri Fourny, député-bourgmestre de Neufchâteau. La riposte s’organise. Face à la suppression annoncée des casernes de Libramont et Ghlin, 18 communes luxembourgeoises déposent un recours devant le conseil d’état.

À leurs yeux, l’arrêté royal qui réorganise la protection civile n’est pas suffisamment motivé. "Ça porte préjudice non seulement à la province de Luxembourg mais également à toute la Wallonie qui ne sera plus défendue puisque seul le Nord Est de la Belgique sera défendu par deux sièges de la protection civile et que les autres sont totalement abandonnés", déclare Dimitri Fourny.

"Certains citoyens sont considérés comme des sous-citoyens. C’est inacceptable et c’est pour ça que nous réagissons et que nous souhaitons effectivement que cette décision soit cassée", déclare Benoit Lutgen, député-bourgmestre de Bastogne.

En Wallonie, à l’horizon 2019, seule la protection civile de Crisnée, près de Liège, serait maintenue.


"La population ne sera pas protégée de manière équitable"

Les syndicats redoutent un allongement du délai d’intervention, notamment dans les zones rurales. "Tout le Nord-Est du pays sera bien couvert puisque Brasschaat et Crisnée seront les deux centres, mais prenez de Tournay, de Vierton, de Ghent et Ostende ?", interroge Jean-Paul Leroy, commandant de la protection civile de Libramont & délégué CSC.

"Il y aura un délai d’intervention qui sera beaucoup plus important et la population ne sera pas protégée de manière équitable", affirme Joëlle Brouillard, commandant de la protection civile de Ghlin & délégue CGSP. Elle évoque un délai d’intervention qui pourrait aller "jusque trois heures".

Essentiellement apparentées au CDH, les communes plaignantes espèrent une réponse du conseil d’état pour fin 2018. La décision de fermeture est irrévocable répond le ministre de l’intérieur, qui se dit certain de la conformité de son texte de loi.


 

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