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Les experts contestent les déclarations de Jan Jambon: "Il est très difficile d'affirmer qu'une personne n'échappera plus à la police"

 
 

D'après le ministre de l'Intérieur, de nouvelles mesures prises par les autorités rendraient pratiquement impossible un nouveau cas Salah Abdeslam, à savoir un suspect de premier ordre qui se cache durant des semaines en plein centre-ville. Il rappelle également qu'il a été arrêté "par hasard".

Ces propos de Jan Jambon (N-VA) ont dérangé Marc-Jean Ghyssels, le député-bourgmestre PS de Forest. "Le ministre de l'Intérieur qui dit que Salah Abdeslam a été retrouvé par hasard, je trouve que c'est une insulte au travail policier quotidien. S'il a été retrouvé, c'est parce que des enquêteurs, notamment de la DR3 spécialisée en matière de terrorisme, ont fait un travail remarquable. Par contre, ce qui est vrai, c'est que le hasard fait que le jour de cette perquisition, dans une planque que l'on considère froide, la police tombe dessus. Mais l'étau se resserrait et les polices belges, fédérales et locales, ont bien travaillé, car il y a eu une collaboration avec la Sûreté".


"Il y a un cercle vicieux"

André Jacob, expert et ancien responsable du service anti-terrorisme de la Sûreté de l'Etat, évoque quant à lui l'autre affirmation de Jambon: des nouvelles mesures qui seraient très efficaces. "Il est très difficile d'affirmer qu'une personne recherchée n'échappera pas pendant une certaine période à la police. Il y a beaucoup de personnes recherchées sur la liste de l'OCAM, des centaines. Et si on prend la France et l'Allemagne, ce sont des milliers de personnes recherchées. Donc ce cas de figure se représentera encore. Et la seule façon d'éviter cela, c'est d'encore accentuer le travail, éventuellement en augmentant les effectifs de la Sûreté de l'Etat. Mais il y a un cercle vicieux: plus vous travaillez, plus vous récoltez des informations, plus vous obtenez des suspects, qu'il faut suivre et écouter. Des masses d'informations à échanger au niveau européen, parfois au-delà, et on arrive à une situation où il est pratiquement impossible de suivre toutes ces pistes. Et il faut faire un choix, prendre 10 personnes à suivre sur 100. Et si on se trompe, il y a des failles…".

Claude Moniquet, expert en contre-terrorisme, estime lui aussi qu'il est imprudent de dire que des suspects ne pourraient plus se cacher durant une longue période, citant un exemple récent en France.

Finalement, conclut André Jacob, les changements depuis les attentats sont politiques avant tout: "Ils ont donné plus de moyens de réprimer des attentats ou des préparations d'attentats, ce qui n'existait pas il y a 15 ou 20 ans, on ne pouvait pas à l'époque poursuivre quelqu'un pour radicalisme."


 

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