Les plongeurs de la Protection civile ont sondé ce jeudi après-midi le canal Bruxelles-Charleroi à Ittre, non loin de Ronquières. Les investigations s'inscrivent dans le cadre du dossier des Tueurs du Brabant. Jeudi matin, le procureur Christian de Valkeneer a indiqué qu'en mai dernier, deux boîtes en métal portant l'inscription "gendarmerie" avaient été découvertes dans la canal par trois jeunes des environs, un peu en aval de Ronquières et non loin d'un pont.
Deux boîtes en métal portant l'inscription "gendarmerie" avaient été découvertes dans la canal en mai dernier par par trois jeunes des environs d'Ittre, un peu en aval de Ronquières et non loin d'un pont. "On a retrouvé des boites de munitions de 9mm, un millier à peu près, dans une caisse où il était écrit 'gendarmerie'. Et on a retrouvé un riot gun ainsi qu'une arme de poing", a expliqué ce jeudi Ignacio De La Serna, procureur général de Mons, à nos journalistes.
Le groupe de jeunes a conservé son butin durant cinq mois, avant de contacter la police suite à un reportage diffusé sur la chaîne flamande VTM abordant le dossier des Tueurs du Brabant. Les premières analyses indiquent que les armes et les munitions trouvées dateraient des années 80. Faut-il y voir un lien avec l'affaire des tueries? Les enquêteurs restent prudents. "C'est une possibilité, une éventualité, mais ça on ne peut pas encore le dire, il faudra laisser du temps aux experts pour le déterminer", a commenté Christian De Valkeneer, procureur du roi de Liège.
Cela paraît incompréhensible
Les analyses devraient durer plusieurs semaines, mais notre journaliste spécialisée dans les dossiers judicaires, Dominique Demoulin, a commenté cette découverte ce jeudi en direct dans le RTLinfo 13H. Comment se fait-il que des jeunes gens puissent encore faire ce genre de découvertes, 30 ans après les faits?
"Cela paraît incompréhensible parce que ce canal et le bois de la Houssière, qui est à proximité et qui est connu pour être une des bases de repli des tueurs. Ces deux endroits ont été passés au peigne fin à de multiples reprises. La dernière fois, concernant le canal, c'était en 2010. On cherchait le corps, peut-être du tueur. Ces fouilles n'avaient rien donné", explique Dominique Demoulin.
"C'était les Xièmes fouilles. Les premières datent de 1985, le soir de l'attaque de Alost. Le patron d'une friterie qui se trouve à proximité du canal, déclare avoir vu arriver deux voitures, et déclare avoir entendu des gens jeter des sacs dans le canal. On va entreprendre des premières fouilles du canal avec un plongeur qui ne va rien trouver", indique notre spécialiste.
"Et puis l'année suivante, le juge de Termonde va s'étonner qu'on n'ait rien trouvé dans ce canal qui va relancer des fouilles, avec cette fois, un matériel sophistiquée et plusieurs plongeurs, et là, cela va être la pêche miraculeuse. Certains témoins ont même affirmé qu'ils n'en croyaient pas leurs yeux. Ils avaient le sentiment que les plongeurs plongeaient précisément là où il y avait des choses à trouver. Ce qui était assez étrange", rappelle Dominique Demoulin.
"Des centaines d'objets ont été trouvés: des munitions, des armes, des vêtements, le petit coffre du hold-up d'Alost, et puis tout cela a été analysé et a donné lieu à des pistes d'enquête qui ont été contestées, parce que une seule question revenait: 'est-ce que ces objets avaient été jetés en 1985 ou 1986?' On a entendu le procureur général de Liège qui parlait d'une manipulation de l'enquête il y a quelques jours. On va relancer les fouilles au même endroit. On peut se demander si un jour, enfin, ce canal livrera tous ses secrets", conclut notre reporter.
Les nouveaux sondages n'ont pas encore donné de résultat
Suite à ces découvertes faites par des jeunes de la région, de nouvelles recherches ont été lancées ce jeudi entre 11h et 16h sur un tronçon de quelque 200 mètres du canal Bruxelles-Charleroi à Ittre. Les sondages ont été opérés dans la zone des découvertes du mois de mai, et à environ 3 kilomètres du site où les enquêteurs avaient fait des découvertes en 1986 dans le cadre de ce même dossier.
Selon la police de la navigation, présente sur les lieux, les résultats des sondages se seraient avérés négatifs.Le canal a été temporairement fermé à la navigation pendant les sondages: il a toutefois été temporairement rouvert de midi à 15h00 pour laisser passer six péniches avant d'être à nouveau fermé jusqu'aux environs de 15h15.
Photos de notre journaliste Julien Crête
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