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Excédé par le trafic, Alain a PEINT en noir les lignes blanches de sa rue: que risque-t-il?

 
 

Un commerçant de Liège s'est fait arrêter pour avoir changé lui-même le marquage au sol dans sa rue. Les lignes blanches installées provoquaient trop de bouchons, selon lui. Il les a donc peintes pour les faire disparaître. Mathieu Langer et Benoit Elsen se sont rendus sur place pour le RTL Info 13H.

Après son méfait, Alain a logiquement été arrêté. "Trois combis de police sont arrivées, deux voitures du peloton anti-banditisme et voilà arrestation administrative et on m’a emmené au poste", a raconté le commerçant. Cette nuit vers minuit trente, Alain Pirotte a repeint en noir les lignes blanches des places de parking de sa rue. Le commerçant l’a fait à la bombe, pour fluidifier la circulation, dit-il. 


"Un ras-le-bol total"

"J’ai sécurisé le site avant de commencer à peindre, donc il n’y avait pas de danger pour les voitures, il y a de la bande rouge", détaille Alain. L’homme se dit excédé, car aux heures de pointe les embouteillages n’en finissent plus. Et son chiffre d’affaires ne fait que baisser: "C’est un ras-le-bol total. Il n’y a personne qui nous écoute, donc si la seule manière vraiment efficace de se faire entendre, c’est d’agir. Je sais bien que ce n’est pas toujours le cas, mais enfin, là il n’y a pas mort d’homme", se justifie le commerçant.

Ce ras-le-bol est partagé par d'autres habitants de ce quartier résidentiel. "Il y a des dépôts noirs qui viennent des pots d’échappement des véhicules. C’est pratiquement impossible d’utiliser la terrasse", confie un habitant. "Cela a aussi du sens de ne pas mettre tout à la voiture. Les gens sont de plus en plus stressés parce que ça n’avance pas", pointe un autre résident.


Interdit par la loi

Se faire justice n’est évidemment pas autorisé par le droit belge. Le commerçant a commis une infraction au code de la route qui interdit d’endommager la voie publique, mais pas seulement.

"Dans son article 521, le code pénal punit la destruction de l’ouvrage public. Ce sont des peines de réclusion de 5 à 10 ans de prison. Le parquet est sensibilisé et doit inviter les auteurs à soit payer une amende soit aller à une médiation pénale qui peut régler le problème", précise Philippe Loix, avocat spécialisé en matière de roulage.

Une entrevue est prévue avec le bourgmestre de Liège mardi prochain. Alain espère enfin être écouté.


 

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